Les hommes politiques ont publié une déclaration conjointe à la veille du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour honorer les victimes et "tous les soldats qui ont combattu pour vaincre l'Allemagne nazie".
Mais ils ont saisi l'occasion pour rappeler que mai 1945 "n'a pas apporté la liberté à toute l'Europe" étant donné que l'URSS a imposé le régime communiste en Europe centrale et orientale.
"Les États baltes ont été illégalement occupés et annexés et l'emprise de fer sur les autres nations captives fut imposée par l'Union soviétique de par une force militaire écrasante, la répression et un contrôle idéologique", ont déclaré M. Pompeo et neuf ministres du flanc oriental de l'Otan.
"Manipuler les événements historiques qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale et à la division de l'Europe au lendemain de la guerre constitue un effort regrettable en vue de falsifier l'histoire", ont-ils insisté.
La déclaration a été diffusé par la Bulgarie, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et les États-Unis.
Le président Vladimir Poutine et d'autres hauts responsables russes ont récemment accusé la Pologne d'avoir contribué au déclenchement du conflit mondial. Cette thèse a été rejetée avec indignation par Varsovie et ses alliés occidentaux.
À plusieurs reprises, Moscou a tenté de minimiser le pacte secret germano-soviétique conclu en 1939 juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, destiné à se partager l'Europe.
-Guerre hybride-
Moscou refuse de reconnaître l'intégration par la force des pays baltes à l'URSS en 1944-45 comme une occupation et n'a jamais présenté d'excuses à ce sujet.
Dans une déclaration à part, les présidents des trois pays baltes ont demandé "vérité et justice", autrement dit la reconnaissance des crimes de l'époque communiste et de la responsabilité de l'URSS dans le déclenchement de la guerre.
La présidente estonienne Kersti Kaljulaid a indiqué à l'AFP que les présidents préparée la déclaration après avoir constaté "courant l'année dernière, une tendance en Fédération de Russie d'essayer de repenser, de réanalyser ou même de réécrire l'histoire".
"Nous ne pouvons pas nous le permettre. Il est important de se rappeler comment les choses se sont passées vraiment", a-t-elle souligné.
Son homologue letton, Egils Levits, a estimé que "la falsification de l'histoire est une sorte de guerre hybride" menée par Moscou.
Le 9 mai est célébré en Russie comme le Jour de la Victoire, mais pour beaucoup d'habitants des pays baltes la date symbolise le début de l'occupation par les Soviétiques.
Les pays baltes ont retrouvé leur indépendance avec la désintégration de l'URSS dans les années 1990-91.