Le bilan de ces coups de filets visant officiellement des sans-papiers dangereux et criminels n'a pas été communiqué, mais la Maison Blanche a affirmé qu'ils découlent de la ligne dure promise par Donald Trump.
Les services d'immigration ont rappelé de leur côté que des opérations similaires étaient régulièrement menées sous la présidence de Barack Obama.
De fait, l'administration Obama s'est vu reprocher par les associations d'avoir expulsé des centaines de milliers de sans-papiers chaque année.
Voici les dernières données disponibles, pour l'année budgétaire 2016 (octobre 2015-septembre 2016) et publiées en décembre 2016 par le département de la Sécurité intérieure.
Expulsions
Le nombre d'expulsions par les agents spécialisés du service de contrôle de l'immigration et des douanes (Immigration and Customs Enforcement, ICE) s'élevait à 240.255 en 2016, dont environ les trois quarts concernaient des personnes arrêtées peu après leur passage de la frontière. Un chiffre stable par rapport à 2015, mais en baisse par rapport au pic de 2012 (plus de 400.000).
Parmi ces expulsés, 65.000 ont été arrêtés à l'intérieur des Etats-Unis et la grande majorité (92%) faisaient l'objet d'une condamnation pénale, une catégorie prioritaire définie par Barack Obama dans un décret de novembre 2014.
Environ 2.000 membres de gangs ont été expulsés en 2016.
Les principaux pays d'origine des clandestins expulsés sont le Mexique (62% du total), le Guatemala (14%), le Honduras (9%) et le Salvador (9%).
Ces chiffres n'incluent pas un grand nombre de personnes interpellées à la frontière par les agents de la patrouille frontalière (Border Patrol) et qui ne sont pas placées en rétention. Si on inclut ces cas, le nombre de clandestins expulsés ou "repartis" s'élève à environ 450.000 pour 2016.
Cibles prioritaires
Les agents de ICE, un service d'environ 20.000 fonctionnaires, ont procédé à 114.434 arrestations de sans-papiers sur le territoire américain en 2016 (-9% par rapport à 2015).
Là encore, la grande majorité avaient des antécédents pénaux. 59% d'entre eux correspondent à la catégorie 1 (sécurité nationale, frontière, condamnation pour un crime) et 30% à la catégorie 2 (principalement des personnes condamnées pour des faits de violence conjugale, des délits liés aux armes à feu, trafic de drogue, conduite en état d'ivresse...).
En pratique, les sans-papiers au casier judiciaire vierge ou condamnés pour des délits mineurs sont rarement inquiétés.
Dans un décret du 25 janvier, Donald Trump a supprimé cette hiérarchie des priorités et ordonné aux agents de cibler tous les clandestins ayant été condamnés, ayant simplement commis un fait susceptible de poursuites, ou "posant un risque pour l'ordre public ou la sécurité nationale" à l'appréciation du "jugement de l'agent d'immigration".
C'est le caractère élargi et discrétionnaire de ce critère qui inquiète les associations de défense des sans-papiers.
Avec AFP