Le Parlement européen a appelé jeudi les autorités zimbabwéennes à abandonner les poursuites judiciaires, jugées "politiques", engagées contre le pasteur Evan Mawarire, une des figures de la contestation contre le président Robert Mugabe.
Les eurodéputés "déplorent" que M. Mawarire ait été incarcéré pendant une semaine, en février, et souligne que "sa libération sous caution ne suffit pas".
Evan Mawamire, un des chefs de file de la fronde anti-Mugabe, est inculpé de tentative de sabotage du gouvernement. Il a récemment annoncé qu'il envisageait de se présenter aux élections générales de 2018 face au président Mugabe.
Les députés européens se sont par ailleurs inquiétés du sort d'Itai Dzamara, autre figure de l'opposition zimbabwéenne, enlevé il y a deux ans et toujours porté disparue.
Les autorités de Harare doivent "faire la lumière sur le sort de M. Dzamara" et "veiller à ce que les responsables de son enlèvement soient traduits en justice", a plaidé le Parlement européen.
"Le peuple zimbabwéen souffre depuis de nombreuses années sous un régime autoritaire dirigé par le président Mugabe, qui se maintient au pouvoir par la corruption, la violence, des élections entachées d'irrégularités et un appareil sécuritaire brutal", accusent les élus européens.
Malgré la crise économique profonde que traverse le Zimbabwe et le mécontentement croissant d'une partie de la population, Robert Mugabe, qui vient de fêter ses 93 ans, est déjà en course pour un nouveau mandat en 2018.
Le plus vieux chef d'Etat en exercice dans le monde dirige le Zimbabwe d'une main de fer depuis l'indépendance de l'ancienne colonie britannique en 1980.
Il a facilement remporté les dernières élections, en 2013, entachées de soupçons de fraude massive.
Avec AFP