Un imposant dispositif policier dressé aux abords de la Maison du peuple dans la capitale Ouagadougou, où devait se tenir la manifestation, a empêché des milliers de personnes de se rassembler.
Aucune raison officielle n'a été donnée par les forces de l'ordre, certains policiers se contentant d'indiquer que le rassemblement est "reporté".
"Nous avions convié les populations burkinabé à un rassemblement pour la paix, la réconciliation nationale et le retour des exilés politiques avec à leur tête le président Blaise Compaoré", a expliqué le coordonnateur national du mouvement Allasane Ouédraogo, lors d'une conférence de presse délocalisée dans un hôtel jouxtant la maison du peuple.
Les organisateurs, qui se déclarent indépendants de tout parti politique, ont expliqué leur initiative par la "lenteur" des autorités et des leaders d'opinion "à insuffler le dynamisme d'une véritable réconciliation nationale".
"Contre toute attente, nous constatons la présence des éléments de la compagnie républicaine de sécurité qui interdit toute entrée dans l'enceinte de la Maison du peuple", a déploré l'organisateur, exprimant son "étonnement face à une telle décision dont on ignore l'origine".
Pour limiter la propagation du Covid-19, les autorités burkinabé ont adopté en mars une série de mesures préventives limitant notamment les rassemblements publics.
M. Compaoré a été chassé du pays en octobre 2014 par une insurrection populaire qui a mis fin à 27 ans de pouvoir. Il vit actuellement en Côte d'Ivoire d'où il ne peut être extradé en raison de sa double nationalité ivoirienne obtenue grâce à son épouse. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international