Les troupes gouvernementales sud-soudanaises avancent vers la ville de Pagak (nord-est), le quartier général des rebelles depuis le début de la guerre civile en décembre 2013, a annoncé mercredi le chef de la Mission des Nations unies (Minuss).
De "violents combats" ont forcé 5.000 civils à fuir et "à passer en Ethiopie",a déclaré David Shearer au cours d'une conférence de presse à Juba, la capitale.
"Ces citoyens sud-soudanais fuient l'avancée de l'armée gouvernementale SPLA vers Pagak, qui est, comme vous le savez, un bastion de l'opposition", a ajouté M. Shearer.
"La situation dans (l'ancien Etat du) Haut-Nil est extrêmement inquiétante", a souligné le chef de la Minuss, en précisant qu'au moins 25 humanitaires avaient été obligés de quitter Pagak et ses environs en raison de l'insécurité accrue.
Deux ans et demi après son indépendance en juillet 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3,5 millions de déplacés.
Le conflit avait été amorcé par des combats entre des unités rivales de l'armée, minée par des antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.
Riek Machar a dû fuir à l'étranger après des combats à Juba, en juillet 2016, qui avaient signifié l'échec d'un accord de paix signé en août 2015.
Pagak est un bastion militaire et le siège de l'opposition. Mais des combats opposent régulièrement forces gouvernementales et rebelles en plusieurs autres endroits.
Un porte-parole des rebelles, Lam Gabriel, a confirmé à l'AFP que des combats avaient lieu dans la région de Pagak. Le gouvernement entend "capturer Pagak" pour s'assurer que Riek Machar "ne reviendra pas dans son quartier général", a-t-il déclaré.
Selon M. Shearer, les troupes gouvernementales approcheraient de la ville de Maiwut, située à 25 km au nord-ouest de Pagak.
Avec AFP