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Les habitants font des "rondes" pour amener des étrangers à la gendarmerie à Mayotte


Les gendarmes contrôlent la circulation routière et vérifient les cartes d'identité à Majicavo dans le territoire français d'outre-mer de Mayotte, le 15 mars 2018.
Les gendarmes contrôlent la circulation routière et vérifient les cartes d'identité à Majicavo dans le territoire français d'outre-mer de Mayotte, le 15 mars 2018.

Un collectif d'habitants de Mayotte, archipel français de l'océan Indien, effectue des "rondes" afin "de démanteler les groupes d'étrangers, comoriens et africains", présumés en situation irrégulière, et les emmener à la gendarmerie, a déclaré samedi un de ses membres.

Ces opérations ont déjà visé une centaine d'étrangers dans ce département français agité depuis près d'un mois par un mouvement de contestation populaire contre l'insécurité et l'immigration clandestine, a-t-il dit à l’AFP.

>> Lire aussi : Opération de lutte contre l'immigration clandestine en cours à Mayotte

Mayotte qui connaît un fort taux de chômage (26%), subit une pression migratoire des Comores, à seulement 70 kilomètres de ses côtes. La population mahoraise est exaspérée par la saturation de l'hôpital, des services publics ou des écoles, où faute de classes suffisantes, les enfants vont en cours par rotation.

Le collectif, créé lundi, regroupe six villages du nord de Grande-Terre, la principale île, explique cet habitant. "On ne veut pas d'affrontements, pas de tabassages, pas de coups", précise-t-il, affirmant qu'il n'y a pas de résistance de la part des clandestins présumés.

Dans un tract diffusé sur l'internet montrant des individus cagoulés, le collectif dit avoir pour objectif de "ratisser des zones suspectes à toutes activités illégales, monter les gardes afin d'appréhender les coupeurs de nos routes, anéantir les constructions de bangas (petites maisons en torchis) sauvages et surveiller les entrées des kwassa-kwassa", ces petits canots utilisés par les passeurs pour l'immigration clandestine vers Mayotte depuis les autres îles de l'archipel des Comores.

>> Lire aussi : La grève générale continue malgré un accord de sortie de crise à Mayotte

"Ce genre de pratique, ça n'existe pas dans un département", a réagi la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, dans une déclaration à l'AFP en invitant la population "à laisser les forces de l'ordre faire leur travail" et en rappelant avoir "pris des engagements en matière de sécurité".

Les forces de l'ordre ont mené des opérations de sécurisation et de contrôle des personnes en situation irrégulière ces derniers jours, pour faire suite à ces engagements.

Avec AFP

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