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Les infections au VIH au plus bas en 2023, selon l'Onusida


Un technicien de laboratoire travaille avec des flacons de lenacapavir, un médicament utilisé pour traiter le sida. Le Cap, Afrique du Sud, 23 juillet 2024. AP / Nardus Engelbrecht
Un technicien de laboratoire travaille avec des flacons de lenacapavir, un médicament utilisé pour traiter le sida. Le Cap, Afrique du Sud, 23 juillet 2024. AP / Nardus Engelbrecht

Les infections au VIH, à l'origine du sida, sont tombées en 2023 à leur plus bas niveau historique, a annoncé mardi l'Onusida, en charge de la maladie au sein des Nations Unies, même si ce déclin est jugé encore bien trop lent.

"En 2023, il n'y a jamais eu aussi peu de personnes à contracter le VIH depuis la fin des années 1980", pic de l'épidémie de sida, a résumé l'Onusida dans son rapport annuel. Selon l'agence, entre un million et 1,7 million de personnes ont été infectées en 2023 au VIH. C'est ce virus qui, au dernier stade de l'infection, provoque le sida, quand la vie du patient est menacée par de multiples maladies opportunistes contre lesquelles son organisme ne sait plus se défendre.

Les morts du sida - un peu plus de 600.000 selon les estimations de l'agence – sont aussi à leur plus bas niveau depuis leur pic, voici une vingtaine d'années. Malgré cette tendance favorable, l'agence, qui s'est fixée comme objectif d'éradiquer quasiment l'épidémie d'ici à 2030, juge ces progrès bien trop lents. Dans le monde, une dizaine de millions de patients infectés ne disposent pas de traitement antirétroviral, une thérapie dont le déploiement a permis à d'innombrables personnes de vivre avec la maladie.

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Et, si l'arrivée plus récentes de traitements préventifs – dit PrEP – a encore accéléré les progrès contre la maladie, leur déploiement "reste très lent" là où les infections progressent le plus vite, regrette l'agence. "Seules 15% des personnes qui en auraient besoin recevaient la PrEP en 2023", estime l'Onusida, pointant notamment le fait que des législations anti-LGBT, comme en Ouganda, découragent des personnes à risque de demander ces traitements. Pris par des personnes qui ne sont pas infectées mais ont des comportements jugés à risque, ils fonctionnent très bien pour éviter l'infection. Les spécialistes poussent donc pour leur élargissement.

Des freins demeurent

Pour autant, le déploiement des traitements – préventifs ou non – se heurte encore à de nombreux freins. C'est notamment le cas dans les pays pauvres, comme en Afrique, où le coût des médicaments reste un problème. Selon l'Onusida, une dizaine de millions de patients infectés – environ un quart d'entre eux - ne disposent pas de traitement antirétroviral, une thérapie dont le déploiement a permis à d'innombrables personnes de vivre avec la maladie. Un cas a alimenté la polémique ces derniers mois. Le laboratoire Gilead propose un médicament, le lenacapavir, qui promet une efficacité sans précédent, que ce soit en prévention ou en traitement. Les experts estiment qu'il pourrait changer la donne mais son coût est astronomique – 40.000 dollars par personne et par an.

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Sous la pression des acteurs de la lutte contre le sida, Gilead a annoncé début octobre qu'il permettrait la production à coût réduit de son traitement par plusieurs laboratoires génériques, à destination des pays les plus pauvres. Reste que les barrières ne sont pas uniquement financières, en particulier pour les traitements préventifs. Il faut également faire accepter l'idée de les prendre sans peur d'être stigmatisés, alors que des comportements comme l'homosexualité restent, de fait, inacceptables dans de nombreux pays. "Le déploiement de la PrEP en Afrique se heurte à un défi majeur: que les personnes à haut risque s'aperçoivent et reconnaissent qu'elles sont à risque", résumait en 2021 un article du Lancet Global Health. Le problème est le même pour le dépistage, particulièrement important puisque de nombreuses infections sont détectées à un stade déjà bien avancé, compliquant leur traitement.

Et les vaccins ?

Enfin, certains points font l'objet d'une attention médiatique qui peut apparaître disproportionnée. Ainsi, la recherche sur les vaccins qui n'a donné pour l'heure aucun résultat probant. Avec l'efficacité des traitements préventifs, "est-ce que, finalement on n'a pas quasiment un vaccin?" se demandait mi-octobre en conférence de presse l'infectiologue Yazdan Yazdanpanah, à la tête de l'ANRS, admettant pour autant que "la recherche vaccinale ne doit pas s'arrêter". Autre développement à ne pas monter en épingle, les quelques cas de rémission observés ces dernières années: moins de dix au total. Certes spectaculaires, ils sont la conséquence de greffes de cellules souches, des opérations risquées qui ne sont envisageables que dans des cas très particuliers.

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