Plus de 300 adolescents libérés sont arrivés à Katsina une semaine après leur enlèvement. Des images des chaînes de télévision ont montré les garçons descendant des bus, beaucoup parmi eux portaient des uniformes vert clair, l'air fatigué et pieds nus.
L’un des garçons libérés raconte son expérience entre les mains de ses ravisseurs. "Durant tout ce temps, on nous donnait seulement du pain, des arachides et du manioc à manger. Pendant la nuit on faisait tout nos besoins sur place, la où on dormait. Quand vous tentez de vous lever pour aller vous mettre à l’aise dehors ils te frappent et t’ordonnent de retourner te coucher".
Une grande joie a accompagné leur libération. Idayate Hassan, directrice du Centre pour la démocratie et le développement, heureuse du retour des enfants, a tout de même souligné que "ces enlèvements récurrents d’enfants qui sont l’avenir du pays est une préoccupation majeure".
Le groupe armé Boko Haram a revendiqué la responsabilité de l'enlèvement comme il avait revendiqué le rapt de plus de 270 jeunes fille à Chibok dans l’Etat de Borno. Beaucoup de questions demeurent quant aux circonstances de la libération de ces garçons et on ne sait toujours pas si une rançon a été payée.
Une rançon payée?
Deji adeyanju, activiste nigérian, craint l’évolution de la situation dans son pays. "C’est inquiétant que des actions du président Buhari encouragent le terrorisme, le banditisme et des enlèvements dans le nord en particulier et dans tout le pays en général", estime-t-il.
"Parce que le gouvernement a maintenant une politique de négociation avec des terroristes, de dialoguer avec des terroristes et de payer des rançons pour la libération des citoyens enlevés", selon l'activiste.
Critiqué par beaucoup de Nigérians pour son silence depuis l’enlèvement, le président Muhammadu Buhari, lui-même originaire de l’Etat de Katsina, se veut rassurant.
"Je vais continuer à rester loyal à mon pays. J’ai cherché cette responsabilité et elle m’a été confiée, donc je n’ai aucune raison de manquer de respecter mon engagement. Je suis préoccupé par la situation d’insécurité dans le pays et j’espère que l’année prochaine sera différente", a-t-il déclaré.
Les garçons libérés doivent passer des examens médicaux avant de rejoindre leurs familles.