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Les policiers accusés d'avoir tué le fondateur de Boko Haram réintégrés


Un officier de police à Lagos, Nigeria, 1er mai 2014.
Un officier de police à Lagos, Nigeria, 1er mai 2014.

Les cinq agents de police qui étaient accusés d'avoir tué le fondateur de la secte islamiste en 2009 ont été réintégrés, a indiqué la police.

"Ils ont tous été réintégrés", selon Ikechukwu Ani, porte-parole de la Commission des Services de Police. "Nous avons agi sur demande de l'inspecteur général", a-t-il ajouté, faisant suite à des révélations publiées lundi dans un journal local, le Daily Trust.

"La demande que nous avons reçue était accompagnée d'une décision de justice, statuant qu'ils avaient été acquittés des accusations portées contre eux. Nous avons le devoir de nous soumettre à la justice", a expliqué M. Ani.

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Ces officiers étaient inculpés pour avoir tué Mohammed Yusuf, le leader du groupe Boko Haram, alors une secte islamiste rigoriste, alors qu'il était en garde à vue en juillet 2009.

Sa mort avait entraîné un grand mouvement populaire, réprimé dans le sang, et quelque 800 membres du mouvement avaient été tués. La mort de Mohammed Yusuf a cristallisé les haines des radicaux, qui ont ensuite pris les armes et ont transformé Boko Haram en un groupe jihadiste sanglant.

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Fin 2015, un juge avait acquitté les policiers, assurant qu'aucune preuve ne pouvait étayer les accusations portées contre eux, mais le jugement n'avait pas été médiatisé et était passé plutôt inaperçu.

Cette réintégration est pourtant "inquiétante" pour Amaechi Nwaokolo, conseiller en sécurité du Roman Institute for International Studies à Abuja.

"Cela ne peut qu'appuyer le discours de Boko Haram et les aider à recruter et radicaliser de nouveaux membres", explique le chercheur. "Cela souligne les manquements de la justice et les crimes extrajudiciaires qu'ils dénoncent."

"C'est la mort de Yusuf qui a conduit à l'escalade des violences et qui a fait dégénérer le conflit au niveau que l'on connaît aujourd'hui", poursuit M. Nwaokolo.

L'armée nigériane, et les services de sécurité dans leur ensemble, sont régulièrement accusés d'excès de violence, mais aussi de mener des arrestations arbitraires.

Des milliers de personnes sont actuellement incarcérées sans aucun accès à la justice. La semaine dernière, 475 personnes suspectées d'appartenir au groupe ont été acquittées dans des procès express, après avoir passé plusieurs années en prison dans l'Etat du Niger (ouest du Nigeria).

Le conflit entre l'armée nigériane et le groupe jihadiste a fait plus de 20.000 morts parmi les civils et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

Avec AFP

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