Débutées jeudi dernier dans la capitale soudanaise, les négociations se sont concentrées à partir de lundi sur "les revendications des groupes armés, et notamment l'épineuse question d'amnistie et de la formation d'un gouvernement d'union nationale", a rapporté la télévision nationale centrafricaine, la TVCA.
Mercredi, ces revendications n'avaient pas trouvé de réponse du côté des autorités.
Celles-ci ont a toujours refusé l'amnistie des chefs de guerre dont plusieurs sont sous sanctions onusiennes ou cités pour violations des droits de l'homme dans des rapports d'ONG.
Les groupes armés souhaitent aussi, selon un document obtenu par l'AFP, "la dissolution du gouvernement et la formation d'un gouvernement de sortie de crise" dont le Premier ministre serait issu de leurs rangs.
"Nous avons constaté après lecture minutieuse que nos points fondamentaux et vitaux de nos revendications n'ont pas été pris en compte dans le draft d'accord de paix", a déclaré à l'AFP un représentant des milices antibalaka de la branche proche de Patrice-Edouard Ngaïssona, récemment transféré à la Cour pénale internationale (CPI).
En l'état actuel des choses, "nous aussi on rejette leur accord et chacun rentre chez soi", a abondé à l'AFP un représentant du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le plus important groupe armé du pays, issu de la rébellion de la Séléka un temps au pouvoir.
De hauts responsables centrafricains sont réunis à Khartoum depuis près d'une semaine pour un face-à-face inédit avec les principaux chefs des 14 groupes armés opérant sur le territoire. Ces pourparlers ont été préparés depuis 2017 par l'Union africaine (UA) et sont soutenus par les principaux partenaires de Bangui.
Sont notamment présents les chefs des groupes majeurs issus de l'ex-coalition de la Séléka - qui avait marché sur Bangui en 2013 -, qui contrôlent aujourd'hui une majorité du territoire.
Alors que leur présence n'était pas confirmée jusqu'au début des négociations, Ali Darassa (chef de l'Unité pour la paix en Centrafrique, UPC) et Noureddine Adam (chef politique du FPRC) étaient bien présents à la table des négociations mercredi à Khartoum, selon des photos officielles du dialogue parvenues à l'AFP.
Ces négociations, dont le but est d'aboutir à un accord et à la mise en place d'un comité de suivi, devraient durer "deux à trois semaines", selon les autorités soudanaises.
Sept accords de paix ont déjà été signés depuis le début de la crise centrafricaine, fin 2012, sans qu'aucun n'arrive à ramener la stabilité dans ce pays de 4,5 millions d'habitants.
Avec AFP