Emmanuel Macron a conclu jeudi au Ghana sa tournée africaine, pour la toute première visite jamais effectuée par un président français dans ce pays anglophone démocratique, qui fête le 60e anniversaire de son indépendance.
Elu début 2017, Nana Akufo-Addo, qui parle couramment le français et qui se dit "francophile", a rappelé que son credo était que l'Afrique ne "dépende pas des décisions des contribuables européens" et "sorte d'une mentalité d'assisté, qui mendie l'aide".
"Nous devons nous développer nous-mêmes. Convaincre la jeunesse que les opportunités sont ici, chez nous. C'est le manque d'opportunités qui pousse les gens à partir", a-t-il martelé.
"Il y a eu de grandes vagues d'immigrants italiens, irlandais (à travers le monde), aujourd'hui c'est fini. Nous devons convaincre nos jeunes de rester en Afrique", a-t-il poursuivi avec passion.
"Pour cela il faut changer la mentalité d'assisté. La Corée du Sud, la Malaisie, Singapour, qui ont obtenu leur indépendance en même temps que nous (...), ils font partie des pays riches. Que s'est-il passé pour que nous en soyons là? Je veux construire un Ghana autosuffisant", a-t-il conclu.
"Si vous aviez besoin de la preuve qu'une nouvelle génération de dirigeants africains qui croit dans une nouvelle histoire pour la jeunesse, vous venez de l'avoir", a approuvé son homologue français, qui mardi à Ouagadougou avait de même déclaré aux étudiants que "la solution ne viendra pas de l'extérieur".
"Pour ceux qui pensaient que ce n'étaient que les mots d'un président français parlant de l'Afrique, il y a des leaders en Afrique qui veulent une nouvelle relation" avec l'Europe et "un avenir pour leur jeunesse sur leur continent", a-t-il ajouté.
"L'Europe peut accueillir la jeunesse africaine si leur circulation est organisée. Mais une large partie de ceux qui sont en Libye suivent les sirènes des passeurs", a-t-il dit.
"L'Europe doit avoir une politique de coopération pour qu'un jeune Africain puisse se dire qu'il va réussir formidablement dans son pays", par exemple "développer son entreprise", a ajouté le président français.
Comme en Côte d'Ivoire ou au Burkina Faso, les deux premières étapes de son périple, Emmanuel Macron a en revanche souhaité développer des partenariats dans l'éducation, pour développer des diplômes conjoints entre universités ou grandes écoles françaises et africaines.
La France soutiendra également au Ghana la formation des enseignants pour multiplier les classes bilingues français-anglais, afin d'encourager la francophonie au delà de l'Afrique francophone, a-t-il expliqué, prônant une francophonie "conquérante".
Avec AFP