Gloria, une mère de famille de trois enfants, déplore la façon dont le coût de la vie a affecté non seulement son mariage mais aussi le mode de vie de sa famille. Elle se rend tous les week-ends dans le grand marché de Garki, à Abuja, pour les achats de la semaine. Pour elle, la situation actuelle devient de plus en plus intenable.
"Ce qui se passe ces derniers jours sur le marché local est inexplicable. Les prix des aliments sont au delà de notre imagination", dénonce-t-elle.
C'est aussi difficile actuellement pour Okechi, célibataire, mère d’un enfant. Elle est vendeuse d’ignames dans le même marché de Garki. Les prix des intrants ont considérablement augmenté et cela affecte ses nombreux clients, dit-elle.
"D’habitude on achetait des ignames à 2.000 nairas, mais aujourd’hui c’est à 3.000 ou 4.000 parfois même jusqu'à 5.000 nairas", se lamente-t-elle. "Les gens me disent que les prix sont très élevés mais je n’ai pas le choix".
A travers le pays, les Nigérians sont actuellement pris entre les prix des denrées de première nécessité qui ne cessent de grimper et une monnaie qui perd de plus en plus sa valeur.
Pour le carburant, comme pour de nombreux autres biens de consommation, le Nigeria - pourtant pays pétrolier - dépend totalement des importations. Or avec la hausse du dollar américain notée ces derniers temps, les consommateurs subissent une majoration des prix.
Les coûts flambent dans tous les secteurs : l'énergie, les transports, mais aussi l'alimentation. Les salariés et les citoyens indépendants se plaignent que leurs revenus ne répondent presque pas aux exigences familiales, notamment l'alimentation, la santé, l'éducation et le logement.
Les autorités nigérianes affirment que le taux d'inflation a bondi à près de 20% en juillet, par rapport à l'année dernière. C'est le taux le plus élevé depuis près de deux décennies. Les consommateurs de la plus grande économie d'Afrique ont du mal à suivre la hausse des prix des aliments de base. Mais les experts disent que la crise économique n'est pas seulement au Nigeria, affirmant qu'elle est globalement causée par la guerre russo-ukrainienne.