Dans une lettre ouverte adressée au président de la République élu et communiquée à l'AFP, l'association l'invite à "prendre le relais de François Hollande", le président sortant, indiquant que ce dernier avait reçu le 26 avril des proches des deux journalistes.
Lors de cet entretien, "le président Hollande a reconnu que les auteurs du crime de Kidal étaient bien liés aux groupes armés impliqués dans les différentes prises d'otages au Nord-Mali", rapporte l'association.
M. Hollande a en revanche estimé, selon ce courrier, "que les révélations" d'une émission de la chaîne France 2 en janvier, "ne prouvent pas l'existence d'un lien entre ce crime et les négociations pour la libération des quatre otages d'Arlit".
L'émission "Envoyé spécial" a affirmé qu'une partie de la rançon destinée à faire libérer les otages d'Arlit (Niger) n'était pas arrivée à ses destinataires, qui se seraient vengés en assassinant Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, quatre jours plus tard au Mali.
Les deux reporters français, kidnappés au cours d'un reportage, ont été tués le 2 novembre 2013.
Le négociateur nigérien chargé de la libération des quatre otages français d'Arlit a réfuté fin janvier tout détournement d'une partie de la rançon et tout lien avec le rapt puis l'assassinat au Mali.
François Hollande, lors de sa rencontre avec les proches des deux journalistes tués, a "affirmé partager aussi le souci des parties civiles qui n'écartent aucune hypothèse", écrit l'association.
La présidence française a confirmé vendredi à l'AFP, sans plus de précisions, la tenue de cette rencontre.
Par ailleurs, vendredi, trois ans jour pour jour après la mort de la photojournaliste française Camille Lepage en Centrafrique le 12 mai 2014, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a appelé la justice française à accélérer les enquêtes sur les crimes commis contre les journalistes français, notamment en Afrique.
Les meurtres de Camille Lepage, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, comme la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en 2004 en Côte d'Ivoire (qui enquêtait notamment à l'époque sur des malversations présumées dans la filière cacao), n'ont toujours pas été résolus.
"Je voudrais savoir quel groupe est à l'origine de la mort de ma fille, que les coupables soient au moins identifiés", demande Maryvonne Lepage, citée par RSF.
Une première commission rogatoire envoyée au parquet centrafricain était restée lettre morte. Un deuxième groupe d'enquêteurs français a été envoyé fin janvier 2017 en République centrafricaine mais est resté cantonné dans la capitale Bangui, officiellement pour des raisons de sécurité, explique RSF.
Avec AFP