Depuis lundi après-midi, la capitale malienne est le théâtre de combats entre les soldats fidèles au capitaine Sanogo et les bérets rouges, la garde présidentielle du président déchu Amadou Toumani Touré.
Kassim Traoré, correspondant de la VOA à Bamako, explique que la situation est calme sur place après les violents combats de la veille.
Ce mardi matin, un représentant non-identifié de l'ex-junte est apparu à la télévision pour "rassurer" la population, affirmant que la situation était "sécurisée" à Bamako après des "attaques" visant, selon lui, à "déstabiliser le processus de retour à l'ordre constitutionnel".
Accusant des "individus mal intentionnés" soutenus par des "éléments de l'étranger" d'avoir "attaqué l'aéroport, l'ORTM et la caserne de Kati ", il a assuré que ces trois lieux stratégiques étaient désormais "sécurisés".
Entouré d'une poignée de militaires, le représentant de la junte a fait état d'"arrestations", et promis que tous ceux qui étaient impliqués "seront activement recherchés et poursuivis".
Quelques instant avant cette déclaration télévisée, le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, avait affirmé, dans un message écrit diffusé par la télévision, "maîtriser la situation" à Bamako.
La situation reste pourtant confuse. Sur les ondes de la VOA, l’adjudant-chef Mady Gambélé, secrétaire du capitaine Sanogo, précise que : "avec l’armada que nous possédons, nous avons pu les repousser. Il y a des morts, des personnes arrêtées qui sont identifiées, certains ressortissants de la sous-région".
Conséquence de ces affrontements au Mali, la rencontre qui devait avoir lieu ce mardi à Ouagadougou a été annulée. Une délégation de la junte devait rencontrer Blaise Compaoré, mais l’avion qui venait les chercher n’a pas pu atterrir à l’aéroport de Bamako en raison des combats.
Depuis le coup d’Etat du 22 mars, le ministre burkinabè des Affaires étrangères est l’un des principaux interlocuteurs de la CEDEAO avec la junte. Pour Djibril Bassolé, "c'est comme une sorte de contre-offensive. Le capitaine Sanogo a très mal réagi à la décision de la CEDEAO d'envoyer une force pour garantir la transition. Peut-être que c'est cette réaction qui a entraîné une contre-réaction."
M.Bassolé a aussi confirmé que le déploiement de cette force de la CEDEAO était suspendu en raison de la confusion qui règne à Bamako.