"Nous refusons catégoriquement d'être désarmés dans la mesure où les raisons qui nous ont conduits à prendre les armes contre les autorités n'ont pas trouvé de solution", a déclaré le porte-parole du comité d'autodéfense de Miski.
Depuis fin août, l'armée tchadienne a mené plusieurs offensives dans la zone, proche de la frontière libyenne, dans le Tibesti, pour "nettoyer" la zone des orpailleurs illégaux.
Les zones aurifères de Miski et de Kouri Bougoudi, qui attirent de nombreux orpailleurs du Tchad et d'ailleurs, sont au coeur de ces affrontements.
Dimanche, le ministre tchadien de la Sécurité, Mahamat Abba Ali Salah, en visite à Kouri Bougoudi, a annoncé "le desarmement de toute la population et l'interdiction formelle de l'orpaillage" dans cette région.
Sur place, de nombreux habitants protestent contre la récupération présumée de l'exploitation aurifère par des proches du régime, et contre un nouveau découpage administratif. Ces griefs ont amené à la création du comité d'autodéfense en novembre.
"Avant d'envisager le désarmement de la population dans la province du Tibesti" le "comité d'autodéfense" de Miski revendique notamment le droit à "l'exploitation de l'or de Miski de façon légale", a ajouté mardi son porte-parole.
Dimanche, le ministre avait également annoncé la fermeture de la frontière du Tchad avec la Libye un mois après l'intrusion de rebelles tchadiens entrées au Tchad dans le nord-est depuis la Libye.
Des frappes françaises avaient stoppé l'avancée de la colonne, suscitant la critique des détracteurs de N'Djamena.
Le Tibesti "est devenu un carrefour de tous les malfrats, des terroristes et des rebelles", a également déclaré dimanche le ministre.
Le nord du Tchad est très lié au sud libyen, d'où vient la majorité des ravitaillements en nourriture.
Cette région du Sahel est désertique. Plusieurs groupes rebelles tchadiens ont établi leur base de l'autre côté de la frontière, dans le sud libyen.