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Les violences ont causé 128 morts, 100.000 déplacés en 16 mois dans le Sud-Kivu


Des militaires congolais assis à bord d’un véhicule militaire dans la zone minière de Walikale, Nord-Kivu, 21 septembre 2010.
Des militaires congolais assis à bord d’un véhicule militaire dans la zone minière de Walikale, Nord-Kivu, 21 septembre 2010.

Au moins 128 personnes ont été tuées et 100.000 autres déplacées entre février 2019 et juin 2020 dans des violences inter-communautaires dans une région de l'est de la République démocratique du Congo, selon l'ONU, "inquiète" par cette "escalade".

La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) "s'inquiète de l'escalade des violences inter-communautaires dans les territoires de Fizi, Mwenga et Uvira dans la province du Sud-Kivu", dans un communiqué.

"Au moins 128 morts" ont été documentées entre février 2019 et juin 2020 dans cette région, où "plus de 110.000 personnes [ont été] déplacées par ces violences" dans les hauts plateaux, a affirmé la Monusco, s'appuyant sur une note analytique de son Bureau des droits l'homme (BCNUDH).

Depuis un an, un conflit oppose dans cette zone des Congolais tutsi rwandophones, les Banyamulenge, à d'autres communautés locales (les Babembe, Bafuliru et Banyindu).

Selon l'ONU, des combattants des groupes armés Ngumino et Twigwaneho, liés à la communauté Banyamulenge, sont tenus pour responsables de l'exécution sommaire de 69 personnes : "Au moins 28 victimes d'exécution sommaire étaient de la communauté Bafuliru, 22 Banyindu, 13 Bembe et six Bashi".

D'autres milices, dont des Maï-Maï (groupes armés liés aux autres communautés) sont tenus responsables de l'exécution sommaire d'au moins 44 personnes dont 41 Banyamulenge, une Bafuliru et une Bembe ainsi qu'une victime non originaire de la région.

D'après le BCNUDH, 15 cas d'exécutions extrajudiciaires (7 Bafuliru, 7 Banyamulenge et une Bashi) sont "attribuables aux FARDC (armée congolaise) dans le cadre de la réponse aux conflits inter-communautaires".

Face à l'exacerbation des violences en février 2019, l'armée a déployé des troupes additionnelles pour renforcer les positions de ses troupes et augmenter leur capacité à protéger les civils dans la région.

Mi-juillet, une attaque sanglante a visé Kipupu, un village de la région, faisant 15 morts, selon l'ONU. Ce bilan diverge considérablement avec celui donné par un groupe d'élus évoquant 220 morts, dans cette région difficilement accessible.

D'après l'ONU, "des milliers de têtes de bétail appartenant à la communauté Banyamulenge ont été tuées, mutilées ou volées" entre février 2019 et juin 2020.

L'Est de la RDC est violemment disputé par une dizaine de groupes armés, congolais et étrangers, depuis près de trente ans.

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