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Les éleveurs peuls rejettent la responsabilité des tueries du weekend au Nigeria


Un hélicoptère de combat Mi-35P de l'armée dans l'Etat du Plateau, le 25 juin 2018
Un hélicoptère de combat Mi-35P de l'armée dans l'Etat du Plateau, le 25 juin 2018

Les éleveurs peuls ont rejeté mardi la responsabilité des attaques du weekend qui ont fait une centaine de morts dans le centre du Nigeria dont le gouvernement tente d'apaiser les tensions croissantes entre communautés.

La presse locale a publié de nombreux articles mardi matin suggérant que les éleveurs avaient reconnu avoir perpétré les récentes tueries dans l'Etat du Plateau, mais l'Association des éleveurs de bétail Miyetti-Allah du Nigeria (MACBAN) a déclaré plus tard dans la journée que ces déclarations n'étaient "rien d'autre que des mensonges".

Les services de sécurité locaux ont affirmé que 86 personnes avaient été tuées dans six villages du Plateau au cours du weekend, mais de nombreuses sources locales avancent que les violences ont fait plus de 100 morts.

La police avait déclaré que les violences de samedi dernier étaient perpétrées par des éleveurs peuls musulmans à l'encontre de la communauté chrétienne des agriculteurs Berom.

Des groupes de jeunes Berom ont alors bloqué dimanche la grande route qui mène de Jos (Etat du Plateau) à la capitale fédérale Abuja, attaquant tous ceux qui avaient "l'air peuls ou musulmans", d'après des témoins. Au moins six personnes ont été tuées, selon l'un d'eux.

>> Lire aussi : Au moins 86 morts dans des violences dans le centre du Nigeria

La MACBAN, dans un communiqué, a affirmé que les milices civiles des Berom et d'un autre groupe, les Irigwe, ont attaqué des villages peuls ainsi que leur bétail, au cours des derniers mois mais nient leur implication dans les récentes tueries.

Danladi Chiroma, le porte-parole de l'association, a comptabilisé environ 300 têtes de bétail massacrées ces dernières semaines et accuse ces milices d'être utilisées à des fins politiques, alors que le Nigeria se prépare pour des élections générales et présidentielle en février 2019.

Le président Muhammadu Buhari est arrivé mardi dans la capitale de l'Etat, Jos, pour des entretiens privés avec le gouverneur du Plateau Simon Lalong, selon un journaliste de l'AFP dans la ville.

M. Buhari qui se présente à sa propre succession, est sous pression par ce conflit sanglant entre agriculteurs chrétiens et éleveurs musulmans et a été accusé à de nombreuses reprises de ne pas mesurer l'ampleur du problème qui a déjà fait des centaines de morts depuis le début de l'année.

>> Lire aussi : Sécurité renforcée au Nigeria après un week-end sanglant

Il a été élu en 2015 sur la promesse de venir à bout de l'insurrection de Boko Haram, mais le reste du pays est en proie à de nombreuses violences depuis son arrivée au pouvoir.

Le conflit pour les terres dans ce pays de 180 millions d'habitants a pris une tournure ethnique, politique et religieuse. La région du Plateau, qui avait été relativement calme au cours des trois dernières années, est particulièrement explosive.

Le gouverneur de l'Etat du Plateau Simon Lalong, qui a été crédité d'essayer de mettre fin au conflit a également mis en garde contre la politisation du conflit intercommunautaire.

"Nous ne nous laisserons pas entraîner dans notre passé sanglant", a-t-il déclaré lundi soir dans un communiqué.

Des policiers et des soldats ont déjà été déployés en renfort pour tenter de restaurer le calme.

Avec AFP

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