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Libération de dizaines de manifestants de l'opposition angolaise


Les partisans du principal parti d'opposition angolais, l'UNITA, ors d'un rassemblement électoral à Luanda le 25 août 2012. REUTERS / Siphiwe Sibeko
Les partisans du principal parti d'opposition angolais, l'UNITA, ors d'un rassemblement électoral à Luanda le 25 août 2012. REUTERS / Siphiwe Sibeko

Des dizaines d'Angolais, arrêtés lors d'une violente manifestation anti-gouvernementale fin octobre, ont été libérés dimanche soir après huit jours de détention, a-t-on appris auprès de leurs avocats.

Des centaines de personnes, soutenues par le principal parti d'opposition Unita, avaient manifesté le 24 octobre à Luanda pour dénoncer les conditions de vie dans le pays et exiger une nouvelle date pour des élections locales, reportées en raison de la pandémie du nouveau coronavirus.

Plus de cent d'entre eux avaient été arrêtés, selon les autorités, dont six journalistes libérés au bout de quelques jours sans être poursuivis.

La justice angolaise a ensuite longuement entendu les manifestants incarcérés, avant de les libérer dimanche.

Parmi eux, 71 ont été condamnés à un mois de prison commuée en amende d'environ 60 euros pour "désobéissance civile", a précisé à l'AFP Me Zola Bambi de l'Observatoire pour la cohésion sociale et la justice, un groupe de défense des droits des manifestants. Les autres ont été acquittés.

L'organisation d'avocats Maos Livres (Mains libres, en français) a demandé l'annulation des condamnations. La police, vu la réalité du terrain ce jour-là, ne peut pas "être en mesure de préciser" qui a commis tel ou tel délit, a affirmé son responsable, Me Salvador Freire, après le jugement.

Les manifestants étaient poursuivis pour coups et blessures volontaires et dégâts matériels.

Certains avaient bloqué les avenues avec des troncs d'arbres, brûlé des pneus, jeté des pierres contre la police anti-émeute, qui a répliqué avec du gaz lacrymogènes et des coups.

Les militants affirment que les autorités minimisent les chiffres, estimant que près de 500 personnes ont été arrêtées ce jour-là, dont près de 400 restent manquants. Le gouvernement n'a pas répondu à ces accusations.

Les manifestations sont devenues plus fréquentes depuis l'élection du président Joao Lourenco en 2017, qui avait suscité un espoir de changement après quatre décennies marquées par la corruption et le népotisme.

La désillusion a grandi ces derniers mois et les appels à manifester pour dénoncer corruption d'Etat, chômage et violences policières.

Les manifestants arrêtés ont été détenus pendant une semaine sans fondement, a dénoncé le président de l'Unita Adalberto Costa Junior. "Ils voulaient les torturer psychologiquement", a-t-il déclaré à l'AFP, déplorant une "dictature" en Angola.

Le président angolais a réaffirmé la semaine dernière le droit de manifester tout en jugeant "irresponsable" l'organisation de rassemblements en pleine épidémie de coronavirus.

L'Angola a enregistré plus de 10.800 cas de Covid-19, dont 284 décès.

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