Le président Paul Biya s'est félicité de "la libération le 17 juillet de M. Mama Abakaï, maire de Lagdo (nord du Cameroun), et de ses dix compagnons d'infortune", dans un communiqué lu à la radio d'Etat.
Deux autres otages capturés au même moment avaient été "précédemment libérés le 11 juillet", a ajouté le président. Toutefois, deux otages sont décédés durant leur captivité.
Au total, quinze Camerounais avaient été enlevés une nuit de mars 2015 alors qu'ils rentraient d'un deuil dans l'est du Cameroun, près de la frontière avec la Centrafrique, dans une embuscade alors attribuée au groupe du chef rebelle centrafricain Abdoulaye Miskine.
Abdoulaye Miskine est un ancien allié de la rébellion de la Séléka, coalition rebelle à dominante musulmane qui a été au pouvoir à Bangui de mars à décembre 2013. Il avait été arrêté en 2014 à la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique, et détenu par Yaoundé durant plusieurs mois. Certains de ses hommes sont toujours détenus au Cameroun.
La présidence n'a pas précisé les conditions de ces libérations, évoquant ni éventuel paiement de rançon ni libération de rebelles.
Arrivés lundi soir à Yaoundé, les otages libérés se trouvaient mercredi à l'hôpital général de Yaoundé.
"Ils sont en bon état de conscience, de lucidité et la seule chose, c'est qu'ils sont amaigris, dénutris et avec des lésions cutanées qu'on appelle dermatoses qui sont dues aux conditions de leurs arrestations", a assuré à l'AFPTV Christophe Nouedoui, directeur de l'hôpital général.
Interrogés par la télévision d'Etat, certains ex-otages ont affirmé qu'ils avaient été "enchaînés" durant leur détention, mangeant peu et mal.
"Je suis un musulman et je dis que tout ce qui arrive est écrit par Allah. C'est Dieu qui a voulu qu'on soit retenu pendant 15 mois 19 jours en brousse (...) c'est un feuilleton dont on ferme la page aujourd'hui (pour) voir l'avenir", a réagi l'un d'eux, Mama Abakaï.
Lorsque la Centrafrique a plongé dans le chaos en 2013-2014, ravagée par de sanglants affrontement inter-communautaires, les attaques et enlèvements attribués aux groupes armés centrafricains se sont multipliés dans la région frontalière de l'est du Cameroun. Un calme précaire est revenu depuis plusieurs mois.
Avec AFP