Les otages libérés ont été accueillis à leur arrivée sous les applaudissements de la foule qui les attendait à Yaoundé en présence des membres du gouvernement.
Selon, Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence du Cameroun chargé de la Défense, la libération des otages a été supervisée par le chef de l'Etat camerounais.
"L’intervention du président Biya s’est faite de manière discrète, mais efficace. Ils ont été pris en charge immédiatement. C’est un dénouement heureux. Nous en sommes très heureux", déclare le ministre.
Le maire de Lagdo, Mama Abakai, a rappelé de mauvais traitements qui leurs ont été infligés pendant seize mois dans les camps des groupes armés centrafricains.
"A un certain moment, nous avons perdu espoir et la dernière tentative, c’est qu’ils nous ont dit qu’ils nous donnaient une date buttoir qui était le 31 juillet 2016. Si le gouvernement ne réagissait pas, ils en finissaient avec nous parce qu’ils avaient déjà assez de nous garder", témoigne Mama Abakai.
"Vous êtes enchainés deux à deux. Vous avez un litre d’eau à partager à deux pendant toute la journée. Vous mangez une fois à 14 heures. Vous ne mangez que le couscous, qui n’est que la farine de manioc. La sauce, c’est le niébé avec les feuilles que nous rencontrions en brousse. Et vous ne pouvez aller aux toilettes qu’à 10 heures et 17 heures", rappelle le maire.
Deux des otages ont été déclarés morts suite à ces mauvais traitements pendant le temps de leur détention.
Un des otages libérés, Douada Abdoulaye, explique qu’ils ont été arrêtés par un groupe armé qui réclame la libération de la République Centrafricaine.
"Nous avons été pris par un groupe des soldats qui sont du FDPC (Front démocratique du peuple centrafricain) dirigé par Baoubacar Sidiki", soutient M. Abdoulaye.
Le Cameroun dit n’avoir payé aucune rançon pour leurs libérations. Mais les anciens otages affirment, pour leur part, que les groupes armés réclamaient de l’argent avant de les libérer.
Le ministre camerounais de la Santé, André Mama Fouda, soutient avoir demandé la prise en charge médicale et psychologique immédiate des ex-otages.
Depuis 2013, les groupes armés centrafricains font des incursions au Cameroun pour enlever les bergers et les personnes riches et exigent des rançons par la suite.
Le Cameroun partage plus de 900 kilomètres de frontières avec la République Centrafricaine.
Et, près de 300.000 réfugiés centrafricains vivent au Cameroun.
Reportage de Moki Edwin Kindzeka à Yaounde.