Les experts et l'ancien attaquant du PSG et du Milan AC lui-même reconnaissent la nécessité d'obtenir rapidement des résultats pour répondre aux attentes immenses soulevées par son arrivée au pouvoir parmi une population toujours en manque de services de base, comme l'électricité et l'eau courante.
Le 22 janvier, il succédait à Ellen Johnson Sirleaf - première femme élue chef de l'Etat en Afrique - à la tête de ce pays en grande précarité financière --après la guerre civile de 1989-2003 et une épidémie d'Ebola meurtrière (2014-2016)-- lourdement dépendant de l'aide internationale.
Invité à Bruxelles pour les Journées européennes du développement, George Weah a assisté mercredi à la signature d'un accord de partenariat de 27 millions d'euros entre son gouvernement et la Commission européenne, destiné notamment à soutenir la lutte contre la pauvreté.
Le président libérien devra relever "un immense défi", a souligné la chercheuse sud-africaine Liezelle Kumalo, de l'Institute for Security Studies (ISS) lors d'un séminaire à Monrovia en mai.
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Non seulement il devra préserver les acquis de la présidence Sirleaf, mais "les multiplier à grande vitesse", selon elle, pour répondre notamment aux attentes des jeunes qui ont largement contribué à sa victoire, représentant quelque 60% des 4,7 millions de Libériens.
"La plupart de ces jeunes n'ont pas la formation qui nous permettrait de leur trouver des emplois", a reconnu pendant ce séminaire le ministre de l'Intérieur, Varney Sirleaf.
Lors de la signature la semaine dernière d'un accord avec l'ONG de l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, l'African Governance Initiative (AGI), George Weah a jugé crucial de "développer des programmes réalisables dans les deux prochaines années" de son mandat de six ans, selon la présidence libérienne.
"Le plus difficile au pouvoir, surtout face à d'énormes attentes, c'est d'établir une liste de priorités pour parvenir à des résultats", l'a prévenu M. Blair.
- Emprunts massifs -
Si l'opposition semble pour l'instant en phase d'observation, les médias libériens se montrent volontiers critiques envers le nouveau président, qui multiplie les voyages - Addis Abeba, Dakar, Paris, Accra, Abidjan, Abuja ...
Ils s'interrogent en particulier sur les conditions de deux emprunts, pour la construction de routes et de ponts, de 536 et 426 millions de dollars (environ 454 et 361 millions d'euros), à un groupe singapourien et à une entreprise de BTP burkinabè, tous deux approuvés cette semaine par l'Assemblée nationale.
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Le nouveau pouvoir argue de l'importance du réseau routier, alors que, durant la longue saison des pluies, les provinces du nord et de l'est sont pratiquement coupées du reste du pays, rendant difficile l'approvisionnement de la capitale.
Dans les trois premières années de son mandat, George Weah s'apprête à construire plus de 750 km de routes asphaltées -- sur quelque 11.000 kilomètres au total -- soit plus qu'en 170 ans d'histoire du Liberia, a relevé Sam Mannah, responsable de la communication de la présidence.
"Le problème n'est pas de contracter des emprunts, mais de les utiliser dans le but visé", a affirmé M. Mannah dans une défense en règle des cinq premiers mois de l'administration Weah publiée sur le site de la présidence.
"Le Liberia ne peut pas se développer à partir de nos quelque 500 millions de dollars de budget, fondé essentiellement sur les recettes prévues et les contributions des donateurs", affirme-t-il.
Il énumère ainsi le versement de 34.000 bourses d'étudiants, l'installation de lampadaires publics, la révocation de concessions à des compagnies, ou encore la réduction la semaine dernière des taxes d'importation sur plus de 2.000 produits de base afin de combattre une l'inflation galopante, due à la chute du dollar libérien depuis un an.
Le seul Ballon d'or africain de l'histoire avait déjà donné l'exemple au début de son mandat en diminuant son salaire de 25%, avant de faire baisser de 20% le prix du riz, aliment de base au Liberia, entièrement importé.
Avec AFP