Les rebelles libyens sont entrés dans la capitale, Tripoli, dimanche, et ont pris le contrôle d’une bonne partie de la ville, y compris la Place verte, située au cœur de la ville. Et les leaders de l’opposition sont confiants dans la fin imminente du conflit qui les oppose depuis 6 mois au leader libyen Mouammar Khadhafi.
Les rebelles ont atteint la Place verte, qu’ils ont rebaptisée Place des martyrs, après avoir traversé les positions des forces loyalistes autour de la capitale, où l’on observait des scènes de liesse, y compris des gens déchirant des posters de Khadafi ou des drapeaux libyens. Jusqu'à tout récemment, le gouvernement utilisait la Place verte pour y organiser de grandes manifestations de soutien à Khadafi.
Les leaders rebelles reconnaissent qu’il y a encore des poches de résistance à Tripoli et autour de la capitale. Et selon un porte parole rebelle , le complexe de Bab Al-Aziziya, où Khadafi se serait retranché, a été encerclé. Le même porte parole a déclaré que la garde présidentielle, qui assurait la protection de Khadafi, s’est rendue, ce qui a permis à l’opposition de s’emparer d’une bonne partie de la ville.
Intervenant à Benghazi, peu avant les célébrations à la Place verte, le porte parole du Conseil National de Transition, Abdel Hafiz Ghoga, a déclaré que les forces rebelles étaient prêtes à diriger la Libye . Selon M. Ghoga, la fin du régime de Khadafi est chose certaine. Il s’attend à sa fuite du pays, à cause des crimes qu’il a commis, ou bien il sera arrêté ou tué. Toutes les options sont possibles, a poursuivi le porte-parole du CNT, qui souligne que Tripoli est encerclé par les rebelles, et toutes les voies de sortie bloquées.
Son collègue Omar Turbi, conseiller diplomatique du CNT, a de son côté déclaré s’attendre à des poches de résistance dans les prochains jours. Mais, pour lui, pas de doute : c’est la fin du régime de Khadafi. "Les combattants de la liberté sont arrivés à la Place verte, et vous pouvez presque voir les couleurs du nouveau drapeau. Et je m’attends aussi ce soir ou dans les prochaines 24 heures, dans les prochains 7 jours, que l’on y observe l’une des plus grandes parties qu’on ait jamais vues à Tripoli."
Les forces rebelles venant de l’ouest ont dit n’avoir pas rencontré beaucoup de résistance, en traversant les lignes de défense gouvernementales autour de la capitale – malgré les appels répétés de Khadafi et de son porte-parole, demandant aux habitants de Tripoli de « nettoyer » Tripoli des rebelles. Le leader libyen avait promis de transformer sa capitale en « un autre Bagdad », se jurant de défendre Tripoli jusqu’à la fin.
Des témoins ont signalé de nombreux accrochages entre les rebelles et les forces loyalistes. Et un porte-parole gouvernemental a déclaré, dimanche soir, que 1 300 personnes ont été tuées à Tripoli depuis la mi-journée. Mais cette déclaration n’a pas été confirmée de source indépendante. Par ailleurs, les rebelles disent avoir capturé deux des fils de Khadafi, dont son dauphin présumé Seif Al-Islam. La Cour pénale internationale a confirmé l’arrestation de Seif Al-Islam.
L’Otan a, pour sa part, affirmé que le gouvernement de Khadafi « s’effondre ». Le plus tôt Khadafi se rendra à l’évidence, le mieux ce sera, estime l’Alliance Atlantique.
Ici aux Etats-Unis, le président Barak Obama, qui est en vacances en ce moment, est tenu au courant de la situation par son Conseil national de sécurité. Après l'entrée des rebelles au centre de tripoli, M. Obama a déclaré que le moment est venu pour Mouammar Khadafi de quitter le pouvoir. Le leader américain a fait savoir que les Etats-unis vont coopérer avec leurs partenaires de la communauté internationale afin de faciliter une transition pacifique en Libye.