Mouammar Kadhafi accuse Oussama Ben Laden et les terroristes d’Al-Qaïda d’être à l’origine des manifestations anti-gouvernementales dans son pays.
C’est ce qu’il a déclaré dans un discours prononcé par téléphone et retransmis par la télévision nationale. Le leader libyen affirme que l’organisation terroriste a donné des « drogues hallucinogènes » à la jeunesse libyenne pour provoquer les troubles qui frappent actuellement le pays. Des personnes dotées d’un cerveau n’auraient pas pris part à ces manifestations, a-t-il en exhortant les parents à contrôler leurs enfants et à les garder a la maison.
Aucune source d’information indépendante n’a établi un lien entre Al-Qaïda et le soulèvement populaire en Libye.
Le discours de jeudi intervient alors que les affrontements se multiplient entre forces loyales à Kadhafi et les manifestants d’opposition qui exigent sa démission.
D’après des témoignages, de nouveaux combats ont eu lieu a Misrata, située à environ 200 kilomètres de Tripoli, la capitale. La veille, les militants anti-Kadhafi avaient annoncé avoir pris le contrôle de cette ville, la troisième plus grande du pays.
D’autres affrontements ont éclatés jeudi, à Zawiya, à l’ouest de Tripoli. Des témoins rapportent que les forces de Kadhafi avaient fait exploser le minaret d’une mosquée où des protestataires étaient refugiés.
Saif Al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi, affirme que le nombre de personnes tuées lors de la répression des manifestations avait été exagéré.
Des organisations de défense des droits de l’homme font état d’environ 300 morts. Mais d’après de témoins, le bilan est beaucoup plus élevé. Le Ministre Italien des Affaires étrangères parle de plus de 1000 victimes en une semaine de manifestations.
Les combats de jeudi ont éclaté alors que les forces anti-gouvernementales ont renforcé leur contrôle sur des villes importantes de l’Est. Elles jurent de libérer le pays.
Les organisateurs du soulèvement appellent à manifester, vendredi, à Tripoli, le bastion de Mouammar Kadhafi, ce qui pourrait provoquer de nouvelles confrontations.