"J'ai dû annuler une fois de plus une visite à Tripoli", a dit sur Twitter M. Kobler qui se trouve actuellement en Tunisie.
La Manul "doit pouvoir se rendre à Tripoli", a-t-il ajouté sans expliquer les causes de cette annulation alors qu'un porte-parole de la Mission de l'ONU a indiqué à l'AFP que le vol avait été "bloqué", sans plus de détails.
A Tripoli, le chef du gouvernement non reconnu, Khalifa El-Ghweil a cependant déclaré que la décision de "reporter" la visite de M. Kobler émanait de son gouvernement.
Il a affirmé lors du Conseil des ministres hebdomadaire que l'entretien sollicité par le diplomate allemand avait été accepté "mais avec quelques demandes d'ordre protocolaire d'usage".
Mais comme "jusqu'à 20h00 GMT mardi soir, aucune réponse à ces demandes nous était parvenue, nous avons informé M. Kobler du report de cet entretien à lundi prochain", a affirmé M. Ghweil sans préciser la teneur de ses "demandes".
Tripoli se trouve aux mains des milices de Fajr Libya, fermement opposées à l'établissement dans la capitale du gouvernement d'union "imposé depuis l'étranger" selon elles.
En janvier, M. Kobler avait exprimé son mécontentement face à l'impossibilité faite à des avions onusiens de se poser dans des zones de l'ouest libyen sous contrôle du gouvernement de Tripoli.
M. Kobler a indiqué sur Twitter que sa visite programmée mercredi à Tripoli visait à "préparer le terrain à l'installation du conseil présidentiel", une instance composée de neuf membres de factions rivales qui a récemment proclamé le gouvernement d'union nationale.
Le conseil présidentiel est né d'un accord conclu au Maroc en décembre 2015 sous l'égide de l'ONU entre certains des membres des deux Parlements rivaux: celui basé à Tripoli proche de Fajr Libya et un autre légitime, basé dans l'est.
Les autorités basées dans l'est s'opposent elles aussi au gouvernement d'union nationale tel que proposé par le conseil présidentiel.
Pour être officiellement investi, le gouvernement d'union nationale devait obtenir un vote de confiance du Parlement de l'est avant de s'installer à Tripoli. Mais le conseil présidentiel a proclamé le 12 mars son entrée en fonction sans le vote de confiance.
Mardi soir, les autorités de Tripoli ont réitéré qu'elles "ne cèderaient pas le pouvoir" tandis que le conseil présidentiel a redit sur sa page Facebook son intention de s'installer dans la capitale "dans les tout prochains jours".
La Libye est déchirée par des violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le groupe jihadiste État islamique (EI) a profité de cette instabilité pour s'y implanter en 2014 puis accroître son influence.
Avec AFP