L'ancien ministre, le colonel al-Mahdi al-Barghathi, et plusieurs de ses proches avaient été arrêtés et conduits dans un lieu inconnu après des combats entre ses partisans et les forces rivales du maréchal Haftar. Aucune annonce officielle n'a été faite jusqu'ici à propos de ces décès.
Al-Mahdi al-Barghathi, qui était en 2017 ministre de la Défense du gouvernement rival reconnu par l'ONU et basé dans l'ouest de la Libye, est retourné à Benghazi, sa ville natale, en octobre après des années d'exil. Il est notamment accusé par le clan Haftar d'avoir ordonné en 2017 une attaque contre une base militaire dans le sud du pays, dans laquelle plus de 140 soldats pro-Haftar avaient été tués.
A son retour à Benghazi, il a été qualifié lui et ses proches par les médias pro-Haftar de "cellule de saboteurs". Les réseaux de télécommunications ont été ensuite coupés dans la ville où des combats ont éclaté le même jour entre les pro-Barghathi et les pro-Haftar. Les affrontements ont fait des victimes dans les deux camps et Barghathi a été arrêté le 7 octobre avec plusieurs de ses proches et membres de famille.
La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a annoncé dans un communiqué jeudi soir la mort en détention du colonel Barghathi, de son fils et de cinq autres personnes, après "des allégations de mauvais traitements et de torture en détention". "Etant donné le peu d'informations officielles, la cause exacte de ces décès reste incertaine", ajoute toutefois le communiqué.
La Manul a appelé "les autorités libyennes compétentes à mener une enquête indépendante et transparente sur ces décès et à fournir des informations sur le sort des personnes toujours portées disparues", selon la même source. Selon la mission de l'ONU, 40 personnes sont toujours portées disparues.
Depuis la chute du dirigeant Mouammar Kadhafi tué lors d'une révolte populaire en 2011, la Libye, minée par les violences fratricides et les divisions, est gouvernée par deux exécutifs rivaux: l'un à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre dans l'Est, incarné par le Parlement et affilié au camp du maréchal Haftar, dont le fief est à Benghazi.
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