"La défaite de Daech (acronyme de l'EI en arabe, NDLR) à Syrte est un acte très fort", a déclaré le Français Jean-Yves Le Drian à Dakar au Forum sur la paix et la sécurité en Afrique.
"Mais ce ne peut être qu'une étape. Ce n'est pas fini, puisqu'il y a des groupes qui se sont éparpillés sur un territoire très grand et il y a par ailleurs ceux qui se réclament d'Al-Qaïda", a-t-il souligné.
Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA), dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj, et basé à Tripoli, a annoncé lundi avoir "repris le contrôle total de Syrte (nord).
"La France a fait savoir qu'elle était prête à aider M. Sarraj et son gouvernement, y compris en formant sa garde nationale en donnant des éléments de renseignement", a indiqué M. Le Drian.
"Mais l'action politique doit être essentielle et il importe que tous les acteurs de l'environnement libyen parlent d'une même voix pour aboutir à ce résultat", a-t-il estimé, en référence notamment aux autorités parallèles basées dans l'est du pays, soutenues par les forces du général Khalifa Haftar.
"Du coup, la victoire de Syrte peut être un élément stimulant pour aboutir à l'intégration politique et la reconnaissance politique par les Libyens eux-mêmes", a ajouté le ministre français.
De son côté, un des vice-Premiers ministres du GNA, Moussa el-Koni, participant également au Forum de Dakar, a fait état d'informations selon lesquelles les forces de l'EI "étaient en contact avec Al-Qaïda dans le nord et le sud du pays".
"Nous savons que des groupes ont réussi à fuir" (de Syrte), a dit M. Koni, évoquant la possibilité qu'ils aient réussi à "s'abriter dans le désert, avec peut-être des cellules dormantes dans un certain nombre de pays" de la région.
L'émissaire de l'ONU en Libye Martin Kobler a averti mardi devant le Conseil de sécurité que même chassé de Syrte le groupe Etat islamique, "reste une menace".
"La lutte contre le terrorisme a produit des résultats mais ces avancées ne sont pas irréversibles", a-t-il souligné.
Avec AFP