Des jeunes, pour la plupart encagoulés, ont brûlé des pneus et fermé plusieurs routes, notamment la ceinture périphérique de la capitale et la route côtière qui relie Tripoli à ses banlieues ouest. Les forces de sécurité étaient absentes des lieux, selon la même source.
Des rassemblements ont également eu lieu dans les villes de Beni Walid et Misrata, dans l'ouest du pays, selon des images diffusées par les médias locaux. Les manifestants s'insurgent contre les coupures de courant qui durent une douzaine de d'heures par jour en moyenne, en pleine canicule, et contre l'incurie des élites politiques, en exigeant leur départ.
Englués dans une impasse politique inextricable, les dirigeants rivaux en Libye se trouvent depuis trois jours sous une pression croissante de la rue. Vendredi à Tobrouk, dans l'extrême est du pays, des manifestants ont forcé l'entrée du Parlement à l'aide d'un bulldozer avant d'y mettre le feu.
Le Parlement est l'un des symboles de la division de la Libye entre un camp basé en Cyrénaïque (Est), dont le chef de file est le maréchal Khalifa Haftar, et un gouvernement basé à Tripoli.
Le camp Haftar appuie un gouvernement rival formé en mars dernier. Ses partisans bloquent depuis mi-avril des installations pétrolières clefs comme moyen de pression pour déloger l'exécutif de Tripoli. Des pourparlers menés sous l'égide de l'ONU ont échoué la semaine dernière à résoudre les divergences entre les institutions libyennes rivales.
Outre les coupures chroniques de courant, les contestataires s'insurgent contre l'inflation et les interminables files d'attente devant les stations d'essence, alors même que le pays dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique. La Libye peine à s'extirper de onze années de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.