L'Union africaine (UA) a qualifié de « développement positif » l'accord intervenu cette semaine au Burkina Faso entre l’armée, la société civile et l’opposition sur un gouvernement de transition qui aboutirait à des élections fin 2015.
Jacob Enoh Ben, porte-parole de la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini Zuma, a déclaré à la Voix de l’Amérique (VOA) que l'organisation a bon espoir que toutes les parties prenantes, y compris les dirigeants militaires burkinabés, faciliteront la mise en œuvre de l'accord en vue d’un rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel au Burkina Faso.
« C’est un indice bienvenu des progrès entre les parties prenantes au Burkina Faso, d'avoir les leaders militaires converser avec les civils ... pour discuter vraiment de la voie à suivre pour le Burkina Faso », a déclaré M. Ben, saluant le « consensus » intervenu.
« Nous sommes impatients de les voir signer l’accord, entre aujourd'hui et demain, et avec un peu de chance, par la suite, ils seront en mesure de nommer un gouvernement de transition dirigé par des civils qui pourra gérer le pays pendant la phase de transition, qui aboutira à des élections », a poursuivi le porte-parole de M. Zuma.
Toujours selon M. Ben, l'UA continuera de soutenir le Burkina Faso. L’organisation a récemment nommé l'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo au poste d’envoyé spécial pour le Burkina Faso, pour aider à garantir la stabilité et l'ntégrité territoriale du pays.
Des critiques font valoir que l'UA semblait avoir mal jugé la situation au Burkina Faso lorsqu’elle a lancé un ultimatum de deux semaines, exigeant de l'armée qu’elle remette le pouvoir à un gouvernement de transition civil dans ce délai. Les militaires burkinabé n'ont pas tenu compte de l'ultimatum, même si la population redoutait la prise de sanctions par l’UA.
M. Ben a rejeté ces critiques, faisant valoir que l’UA a travaillé en étroite collaboration avec les dirigeants ouest-africains et burkinabè pour aider à stabiliser la situation. Ce qui s’est traduit par la visite à Ouagadougou de trois présidents ouest-africains, le Ghanéen John Dramani Mahama, le Nigérian Goodluck Jonathan et le Sénégalais Macky Sall, pour des négociations.
« L'UA a pensé que plutôt que d’imposer des sanctions immédiatement, ce qui aurait pu être contre-productif, mieux valait offrir un délai raisonnable, soit deux semaines », pour donner le temps au processus de transition de s’enclencher, a déclaré M. Ben.
Il est peu probable que le Burkina Faso soit maintenant passible de sanctions, vu l'accord intervenu cette semaine en faveur d’un gouvernement de transition. « Les choses avancent bien, comme nous le constatons, et nous espérons que d’ici à ce que le Conseil de paix et de sécurité se réunisse la semaine prochaine, les acteurs burkinabè auront signé la charte, sur laquelle ils se sont mis d’accord », a souligné M. Ben.