Fredlin Koumba a 14 ans. Pour ce jeune en année de brevet, les premiers jours de lycée ont été un véritable cauchemar. Pour avoir voulu mettre fin à une bagarre à la sortie des cours, il a violemment été pris à partie.
"On m’ a poignardé avec un stylo en fer, plusieurs fois au niveau des épaules. Je me suis débattu. En allant me plaindre à l’administration, [celle-ci] a pu mettre la main sur l’élève en question et il a été sévèrement sanctionné. (...) Les parents m’ont beaucoup réprimandé par rapport à cela, en me disant que ce n’est pas tout le monde qu’on peut sauver à l’école", confie-t-il.
Coup de poignards par-ci, bagarres par-là, échanges verbaux traumatisants: il s’agirait d’une vague de violences, aux causes parfois extra scolaires.
"Nous sommes dans une société de reproduction sociale. Ce que l’enfant a vécu à la maison, il s’essaie avec en milieu scolaire. Mais en réalité, l’école en elle-même n’est pas un danger. Car ce sont les individus qui viennent vers l’école. Et chaque individu apporte ce qu’il aura reçu dans son enfance", explique Audio Ntsame Messa, psychologue clinicienne.
L’école gabonaise serait-elle devenue plus violente qu’avant ? Plus violente qu'ailleurs ? C'est visiblement la conviction des ministères de l’Éducation nationale et de la Justice, initiateurs depuis quelques jours d'une croisade nationale auprès de la communauté éducative.
"Une sensibilisation, une formation même ne suffit pas. Il faut y mettre le cœur. Il faut y mettre la volonté. Et je pense que tous ici, vous êtes conscients de la gravité de la chose", a lancé Erlyne Antonella Ndembet, ministre gabonaise de la Justice.
Selon les résultats d’une récente enquête nationale, 59% des acteurs du système éducatif, tous groupes confondus, ont été victimes de violences. La campagne en cours a pour but d’intégrer dans la conscience de la communauté éducative la force de la loi.