Le président sénégalais Macky Sall a appelé, dans la soirée du 9 novembre, les pays africains à encourager la promotion d'un "islam tolérant" et à échanger du renseignement pour lutter contre l'expansion du jihadisme sur le continent.
"Il faut développer un discours philosophique et théologique, une formation des imams dans le sens d'un islam tolérant", a-t-il déclaré lors du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
"Nous venons d'arrêter des imams au Sénégal, quelques-uns", a souligné M. Sall, mettant en garde contre toute exploitation politique de cette affaire relatée par les médias sénégalais, selon lesquels cinq personnes, dont deux femmes, ont été inculpées la semaine dernière et placées sous mandat de dépôt.
"Nous ne saurions accepter qu'on vienne nous imposer une autre forme de religion", avec des pratiques qui "ne correspondent ni à nos traditions, ni à notre conception de l'islam", a-t-il ajouté, en citant notamment en exemple le port du voile.
"Nous ne pouvons accepter que des modèles qui viennent de je ne sais où soient imposés en Afrique simplement parce que les Africains sont pauvres, qu'il faut financer des mosquées, des écoles", a-t-il martelé. "Nous devons avoir le courage de combattre cette forme excessive" d'islam, a insisté M. Sall.
Echange d'informations
Le président sénégalais a également insisté sur la nécessité d'échanger plus de renseignement entre les pays du Sahel alors que les groupes armés islamistes ne connaissent pas de frontières.
"Il faut renforcer la coopération de nos services en matière de renseignement, l'échange d'informations (..) de données de surveillance des réseaux de la criminalité transnationale", a dit M. Sall en invitant à examiner cette question lors du prochain sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
A l'instar de Macky Sall, le général Mohammed Babagana Monguno, conseiller pour la Sécurité nationale du Nigeria, a insisté sur l'importance de l'Etat de droit dans la lutte contre le terrorisme et réclamé "une approche coordonnée" en vue d'une meilleure "gouvernance" et d'un "renforcement des institutions".
"Une telle approche devrait accorder la priorité à l'instauration d'Etats démocratiques" et des "droits de la personne", a-t-il dit.
Avec AFP