Les deux chefs d'État ont eu une rare opportunité de s'entretenir en tête-à-tête à l'occasion de la réunion du Fonds pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose à Lyon (centre-est de la France).
M. Macron a qualifié de "signal fort", selon l'Élysée, la remise en liberté samedi de M. Kamto et d'une centaine de membres de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), qui avaient été arrêtés fin janvier à la suite de manifestations pacifiques organisées pour protester contre les résultats de la présidentielle.
Cette mesure est "un bon début", a estimé le président français, en appelant aussi M. Biya à "mettre réellement en œuvre" le dialogue national engagé ces dernières semaines pour tenter d'apaiser la crise dans la partie anglophone du pays.
Paul Biya l'a assuré de sa volonté d'aller en ce sens, selon la même source.
Le pouvoir a organisé ces dernières semaines un "Grand dialogue national" avec l'ambition affichée de dénouer le conflit meurtrier qui sévit dans l'ouest du pays où, depuis deux ans, des séparatistes anglophones et l'armée se livrent une guerre sans merci, prenant en tenaille la population et faisant plus de 3.000 morts, selon des ONG.
L'association Survie, qui milite contre la "Françafrique", a critiqué jeudi "l'onction de légitimité internationale" qu'apporte l'Élysée à Paul Biya, âgé de 86 ans, dont 37 au pouvoir.
"La libération de l'opposant Maurice Kamto et d'une centaine de ses soutiens quelques heures après la clôture de ce 'Biyalogue' ne suffit pas à rendre fréquentable un régime dont les politiques répressives ont poussé à la guerre, faisant au moins 2000 morts et un demi-million de déplacés internes et de réfugiés à l'étranger", a dénoncé Thomas Borrel, son porte-parole, dans un communiqué.