Après Gao, Ouagadougou et Abdijan, cette courte visite d'une vingtaine d'heures à Niamey témoigne de la priorité que donne le chef de l'Etat français à la stabilisation du coeur désertique de l'Afrique de l'ouest.
"J'y suis très présent parce que c'est là que se joue une part importante de notre bataille (...) On ne peut pas lutter efficacement contre le terrorisme si on n'a pas une action au Sahel", a-t-il expliqué dimanche dernier sur France 2.
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Après son accueil en fin d'après-midi par le président nigérien Mahamadou Issoufou, Emmanuel Macron se rendra directement au bout de la piste de l'aéroport de Niamey, là où est implantée la vaste base aérienne projetée de l'armée française.
Avec 500 hommes, des avions de chasse Mirage 2000, des appareils de transport et des drones, cette base est le "hub aérien" de Barkhane, la plus importante opération militaire extérieure menée actuellement par la France.
C'est par elle que transitent la plupart des 4.000 soldats français disséminés dans les cinq pays couverts par Barkhane (Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie), une zone six fois grande comme la France.
Comme il est de tradition pour un président en fin d'année, Emmanuel Macron partagera le dîner avec 700 convives, dont une grande majorité de soldats français, mais aussi une quarantaine de militaires allemands partageant la base.
Sur son initiative, ce repas a été préparé par le chef de l'Elysée, Guillaume Gomez, qui a fait le déplacement pour se retrouver derrière les fourneaux de la cuisine de campagne de la base.
Accompagné de la ministre française des Armées Florence Parly, le chef de l'Etat soigne ainsi l'armée, cinq mois après le trouble provoqué par la démission choc du chef d'Etat major, le général Pierre de Villiers, en désaccord sur des coupes budgétaires. Son successeur, le général François Lecointre, sera présent à Niamey.
En s'adressant aux soldats, avant le dîner, Emmanuel Macron ne devrait pas évoquer une réduction de l'engagement de Barkhane dans un proche avenir, selon l'Elysée.
Il est trop tôt pour cela car les responsables militaires et les experts dressent un tableau contrasté de la situation au Sahel. D'un côté, les groupes jihadistes ne sont plus en mesure de contrôler des zones entières comme ils le faisaient en 2013 dans le nord du Mali, et "il y a quasiment deux fois moins d'incidents à la frontière entre le Mali et le Niger qu'il y a un an", souligne le colonel Régis Colcombel, adjoint au commandant de Barkhane.
Mais, de l'autre, la menace est plus dispersée et des points chauds sont apparus, comme dans la région du Macina, au sud de Tombouctou, où des milices peules se sont radicalisées face à l'Etat malien.
En plus des groupes armés extrémistes, surtout présents au Mali, l'instabilité est aussi créée par les trafics de drogue, d'armes ou de migrants, en particulier dans le nord, à la frontière de la Libye avec le Niger ou le Tchad.
"Le fond du problème n'est pas le terrorisme. C'est le sous-développement, les trafics et l'impact de la croissance de la population. C'est cela qu'il faut résoudre", résume le colonel Colcombel.
En raison de sa position géographique centrale, le Niger est considéré comme un "acteur clé", "un partenaire engagé sur tous les fronts" avec lequel "la France a une relation de confiance particulièrement solide", souligne la présidence française.
Vendredi, en s'entretenant avec le président Issoufou, Emmanuel Macron devrait le féliciter pour sa décision d'engager des moyens militaires supplémentaires dans la force G5 Sahel, qui monte actuellement en puissance avec l'objectif d'atteindre d'ici mi-2018 5.000 hommes venant des cinq pays partenaires.
Il va parallèlement annoncer, selon l'Elysée, des "projets concrets" de développement, notamment pour scolariser davantage de jeunes filles, l'une des priorités qu'il avait fixées dans son discours à la "jeunesse africaine" prononcé à Ouagadougou en novembre.
Avec AFP