M. Obiang Nguema s'exprimait vendredi soir à la télévision nationale, à l'issue d'une visite de quelques heures à Malabo du président en exercice de l'UA, le président guinéen Alpha Condé.
"Je crois que la position de protéger les anciens chefs d'Etat est une position correcte. Et précisément je félicite Alpha Condé qui m'a suggéré qu'il n'accepterait aucune demande d'extradition de Yahya Jammeh. Moi non plus je ne l'accepterai pas", a expliqué le président Obiang Nguema.
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"Nous sommes complétement d'accord qu'il faut protéger Yahya Jammeh, il faut le respecter comme ancien chef d'Etat d'Afrique. Car c'est une garantie pour que les autres chefs d'Etat qui doivent quitter le pouvoir n'aient pas peur des harcèlements qu'ils pourraient subir par après", a-t-il affirmé.
Le chef de l'Etat équato-guinéen, au pouvoir depuis 38 ans, a par ailleurs félicité son homologue guinéen pour son travail à la tête de l'UA, où il a démontré qu'il était "un grand panafricaniste".
Cette déclarationa provoqué de la colère à Banjul où les victimes de la féroce répression exercée par le régime de Jammeh mettent en place une procédure judiciaire contre lui.
Amadou Scattred Janneh, ancien ministre de l'Information emprisonné par l'ancien régime et devenu leader de la campagne "Jammeh to Justice", a estimé que le processus judiciaire ne "va pas seulement dépendre d'Obiang."
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"Nous avons le devoir d'intensifier la pression sur le président Obiang de Guinée équatoriale pour nous assurer que Jammeh et ses complices seront finalement traduits en justice", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Ce n'est pas aux dictateurs de décider si leurs collègues doivent être ou non jugés", a-t-il ajouté.
En janvier 2017, le président gambien Yahya Jammeh avait été contraint de partir en exil après plus de 22 ans à la tête de ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest et après avoir contesté pendant six semaines sa défaite à l'élection présidentielle de décembre 2016 face à Adama Barrow.
Sous la menace d'une intervention militaire des pays d'Afrique de l'Ouest, et après plusieurs médiations régionales, notamment une ultime initiative guinéo-mauritanienne, il avait consenti à quitter le pouvoir et avait trouvé refuge en Guinée Equatoriale. Un an après son départ, la stabilité politique reste néanmoins fragile en Gambie, du fait notamment de l'influence persistante des ex-chefs militaires du régime Jammeh.
Avec AFP