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Mali : accès difficile aux services de santé dans les zones d’insécurité


Vue sur le village de Bandiagara, au centre du Mali, le 9 février 2005.
Vue sur le village de Bandiagara, au centre du Mali, le 9 février 2005.

Dans la région de Bandiagara, dans le centre du Mali, l’accès aux services de santé est une équation difficile pour de nombreux habitants, les structures sanitaires ayant été, pour la plupart, fermées à cause de l’insécurité. Les déplacés et réfugiés de cette région ont du mal à prendre soin de leur santé.

La commune de Bondo est située à une vingtaine de kilomètres de Koro, dans le centre du Mali.

Dans le seul centre de santé communautaire de la localité, des agents de santé se débrouillent avec les moyens de bord, sans ressources pour s’occuper de leurs familles.

« Malgré la situation sécuritaire, nous avons pris le risque de rester pour soigner les patients. Nous travaillons dans des conditions très difficiles. A titre d’exemple, cela fait sept mois que j’ai eu mon dernier salaire », confie Gaston Togo, responsable du centre.

Les menaces et les attaques des groupes armés ont conduit à la fermeture de plusieurs centres de santé. Ici, l’impact du sabotage des installations téléphoniques est toujours visible. Beaucoup de femmes peinent à faire des consultations pré et postnatales.

Fati est une nouvelle maman. Elle nous accueille dans sa maison avec ses jumelles.

« Hier soir, j’ai accouché de ces jumelles. Elles se portent bien et la matrone m’a demandé de rentrer à la maison », dit Fati Dama, ménagère à Dangatènè.

Pour faciliter l’accès aux centres de santé, des initiatives se multiplient. Des motos tricycles sont transformés pour permettre les évacuations sanitaires.

« Je reviens d’une évacuation à Koro. Les évacuations vers Koro se font que dans la journée. Il est interdit de faire les évacuations les nuits », explique Benjamin, conducteur de l’une de ces ambulances improvisées.

La crise sécuritaire touche les couches vulnérables, particulièrement les femmes et les enfants. Dans cette famille de réfugiés, Balkissa soigne tant bien que mal son enfant malade et couché sur la natte. Elle raconte son calvaire.

« Je viens de Koro. J’ai perdu mon mari suite à l’attaque de mon village. Comme tu peux le voir, mon enfant est malade, je n’ai pas de moyen pour l’amener à l’hôpital. Je fais le traitement traditionnel avec des plantes », Balkissa Sawadogo, réfugiée de Koro.

La crise sécuritaire a eu un impact catastrophique sur le secteur de la santé. Si certaines personnes bénéficient de l’appui d’organisations humanitaires pour leur prise en charge sanitaire, d’autres misent sur l’espoir d’un lendemain meilleur.

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