La Haute autorité de la communication reproche au sujet diffusé en janvier par France 2 dans son journal du soir de se livrer à "une apologie du terrorisme" en opposant "la puissance de feu des groupes armés terroristes" à celle des forces armées maliennes.
Elle accuse France 2 de tenter de "justifier" rétroactivement par la gravité de la situation actuelle au Mali la présence jusqu'en 2022 de la force antjihadiste française Barkhane. Les forces françaises se sont retirées en 2022 dans un contexte de grave détérioration des relations entre Bamako et Paris après le double coup d'Etat militaire de 2020 et 2021. La junte s'est depuis tournée militairement et politiquement vers la Russie.
L'Autorité impute à France 2 de n'avoir rapporté aucun contredit officiel malien. Dans son courrier adressé aux distributeurs, elle parle de "manquements graves" à la déontologie journalistique, visant à "démoraliser les troupes et la population".
Les colonels maliens ont suspendu en 2022 les médias français France 24 et Radio France Internationale, très suivis. Les correspondants d'un certain nombre de médias étrangers ont été contraints au départ, à l'exil ou au silence faute de pouvoir travailler.
Des militaires se sont également emparés du pouvoir par la force en 2022 et 2023 au Burkina Faso et au Niger voisins du Mali, et ont pris des mesures contre la presse étrangère. Reporters sans frontières (RSF) écrivait dans un rapport en 2023 que le Sahel menaçait de devenir "la plus grande zone de non-information de l'Afrique".
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