Soumaïla Cissé, deuxième à trois reprises d'élections présidentielles, a été kidnappé le 25 mars, alors qu'il était en campagne pour les législatives dans la région de Tombouctou, dans le Nord-Ouest du pays en guerre.
A défaut de preuve formelle et de revendication, les soupçons pèsent sur le groupe jihadiste d'Amadou Koufa, affilié à Al-Qaïda.
Le parti de M. Cissé, l'Union pour la République et la démocratie (URD), a interpellé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse organisée alors que les rumeurs d'une libération ont proliféré récemment.
L'URD a rappelé des propos tenus par le président Keïta le 16 juin et selon lesquels M. Cissé était en vie et serait "bientôt" libre.
Ce "+bientôt", c'est quand, Monsieur le président?", demande l'URD dans une déclaration lue devant la presse, où elle souligne l'espoir suscité par les propos présidentiels et le temps écoulé depuis.
"Si le président a des nouvelles du genre concernant la situation de Soumaïla Cissé, il devrait informer sa famille au lieu de faire des annonces pareilles", a déclaré aux journalistes Abdrahamane Diarra, président du mouvement des jeunes du parti, au côté d'autres responsables de l'URD.
L'URD a mis en cause la responsabilité du pouvoir qui avait décidé de maintenir les législatives, malgré la situation sécuritaire dégradée, à laquelle était venue s'ajouter l'apparition du Covid-19. M. Cissé avait fait "confiance aux assurances données par les autorités", a dit le parti.
L'incapacité à obtenir la libération de Soumaïla Cissé est l'un des griefs de la contestation à laquelle le président malien est confronté depuis les législatives et qui inquiète ses alliés étrangers.
Le sort de M. Cissé figurait parmi les préoccupations de dizaines de milliers de manifestants qui sont descendus dans la rue à deux reprises en juin pour réclamer la démission du président, avec la persistance de la violence, le marasme économique et le soupçon de corruption systémique.
L'URD appelle à un rassemblement jeudi pour la libération de M. Cissé.