Au 36e lancer de leur équipe - en référence aux 36 ans passés par Robert Mugabe au pouvoir - ils ont ainsi chanté l'hymne national et déployé le drapeau zimbabwéen, devenu depuis plusieurs semaines un symbole de la contestation.
Plus tôt dans la journée, la police avait arrêté au moins dix membres de l'association des Femmes pour le réveil du Zimbabwe (WOZA) qui manifestaient devant le stade de cricket de Bulawayo, deuxième ville du pays.
"Mugabe doit partir" pouvait-on lire sur les panneaux des manifestants qui protestent notamment contre la politique économique du gouvernement.
"Il est temps d'utiliser tous les moyens à notre disposition. Il y aura davantage de manifestations comme celles-là et je suis certain que ça aura l'impact souhaité", a affirmé à l'AFP Mandla Dungeni, un manifestant.
"Ce n'est pas un secret que ce gouvernement a échoué et c'est pourquoi vous voyez tous ces gens réunis ici, préoccupés par la situation", explique une femme qui se fait appeler Rose.
L'idée de cette manifestation avait été lancée par le pasteur Evan Mawarire, chef de file de la fronde citoyenne et organisateur d'une grève générale le mois dernier.
Arrêté et inculpé de tentative de renversement du gouvernement en juillet, il avait finalement été libéré et s'est réfugié en Afrique du Sud où il se trouve actuellement.
De nombreux zimbabwéens s'opposent notamment à l'introduction de "billets d'obligation", une devise locale lancée en mai, à parité avec le dollar américain qui fait craindre un retour de l'hyperinflation qui avait détruit l'économie du pays en 2008-2009.
Mercredi, la police a violemment réprimé une manifestation dans la capitale Harare contre cette mesure.
Robert Mugabe, âgé de 92 ans, dirige d'une main de fer le Zimbabwe depuis son indépendance en 1980, mais commence à connaître des défections y compris dans son propre camp.
Il y a deux semaines, les vétérans de la guerre d'indépendance du Zimbabwe, jusqu'alors loyaux au président, ont dénoncé le comportement "dictatorial" de M. Mugabe et appelé à sa démission.
Cette vague de contestation est inédite dans un pays où les manifestations sont habituellement plutôt rares en raison de la répression féroce qui touche les opposants au gouvernement.
Avec AFP