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Manifestation de masse après deux décès dans une mine désaffectée au Maroc


La police anti-émeute bloque des protestataires lors d'une manifestation dans la ville nordique d'Al-Hoceima, Maroc, 1er juin 2017.
La police anti-émeute bloque des protestataires lors d'une manifestation dans la ville nordique d'Al-Hoceima, Maroc, 1er juin 2017.

Des milliers de personnes étaient de nouveau rassemblées lundi à Jerada, dans le nord-est du Maroc, pour dénoncer la "marginalisation" de cette ancienne ville minière, après la mort de deux jeunes adultes dans un puits clandestin d'extraction de charbon.

Âgés de 23 et 30 ans, ces frères sont morts vendredi en effectuant des prélèvements dans les galeries clandestines d'une mine de charbon désaffectée. Leurs corps ont été extraits samedi.

Ces décès ont suscité colère et émoi au sein de la population locale, selon des médias marocains, et cette ville de quelques dizaines de milliers d'habitants est depuis en "effervescence".

Lundi, pour la deuxième journée d'affilée, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées pour dénoncer "les conditions de vie difficiles" à Jerada, a indiqué à l'AFP Said Zeroual, un responsable local de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH).

En signe de solidarité, "toute la ville observe une grève générale", a-t-il ajouté.

Les manifestants, qui s'opposent à l'enterrement des deux frères en signe de protestation, ont notamment dénoncé "l'injustice" et la "marginalisation" de leur ville. Ils ont repris des slogans du mouvement de contestation du Hirak, qui a agité tout au long de l'année écoulée la région voisine du Rif (nord), selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

La ville de Jerada, située à une soixantaine de kilomètres de la ville d'Oujda, capitale de la région de l'Oriental, est connue pour avoir longtemps abrité une importante mine de charbon, où travaillaient encore quelque 9.000 ouvriers au moment de l'annonce de sa fermeture à la fin des années 1990.

>> Lire aussi: 11 mineurs devant la justice pour "manifestation non autorisée" au Maroc

L'activité minière constituait alors la principale ressource des habitants, dont le nombre est passé depuis cette date de 60.000 à moins de 45.000.

Malgré la fermeture de l'activité, "une bonne partie" des habitants de Jerada (...) risque sa vie pour aller récupérer du charbon dans les mines désaffectées", souligne sur son site l’hebdomadaire TelQuel.

"Chaque année, deux à trois hommes meurent en silence dans les mêmes conditions. Faute d’alternatives économiques, des jeunes souvent diplômés sont contraints de creuser des mines clandestines", explique pour sa part un acteur associatif local, cité par le média en ligne Yabiladi.

Selon des données du Haut commissariat au plan (HCP), l'organisme statistique marocain, Jerada est l'une des communes les plus pauvres du Maroc.

Avec AFP

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