M. Condé, dont le second mandat s'achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats en Afrique, alors que lors de sa prestation de serment en décembre 2015, M. Sall l'avait mis en garde contre la tentation de toucher à la Constitution.
Ces dissensions au sein de la Cour constitutionnelle apparaissent au grand jour alors que les élections législatives, prévues en septembre ou octobre, "devraient être reportées" au début de l'année prochaine, selon une source du ministère de l'Intérieur.
Réunis devant la Cour à l'appel de l'association "Balai citoyen", les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire "Ne touche pas à ma Constitution", "Non à la corruption" ou encore "Non à un 3e mandat pour Alpha Condé".
Les huit autres juges de la Cour ont affirmé avoir démis M. Sall de ses fonctions de président début septembre, expliquant dans un communiqué publié lundi qu'il avait "perdu toute légitimité et toute confiance de la Cour".
Le Conseil de l'Ordre des avocats a dénoncé mardi une "situation très grave pour le pays", estimant que les conseillers de la Cour constitutionnelle n'étaient pas habilités à destituer M. Sall pour les motifs invoqués.
Le coordinateur du Balai citoyen, Sékou Koundouno, a dénoncé lors de la manifestation une "tentative de manipulation de la Constitution par le pouvoir d'Alpha Condé", soupçonnant le chef de l'Etat d'avoir réclamé sa destitution.
"La Guinée n'est pas un royaume", a renchéri un autre membre de l'association, Alpha Soumah.
"S'il tente de s'accrocher, nous allons par tous les moyens légaux le chasser du pouvoir", a déclaré un responsable d'un parti de l'opposition, Ibrahima Kalil Diallo.
Avec AFP