La télévision portugaise privée TVI 24 a enquêté sur plusieurs contrats publics accordés à des entreprises appartenant au directeur de cabinet et bras droit du président Lourenço, Edeltrudes Costa.
L'un de ces contrats porte sur la rénovation des aéroports angolais pour un montant de plusieurs millions de dollars, selon TVI 24 qui affirme que M. Costa a transféré ces fonds publics sur des comptes offshore au Panama et au Portugal, utilisés pour acheter de luxueuses propriétés.
Ni le chef de l'Etat ni son bras droit n'ont commenté ces accusations passées presque inaperçues au Portugal, mais qui ont choqué en Angola où, en dépit d'importantes richesses pétrolières et minières, une grande partie de la population vit dans la pauvreté.
Rassemblés derrière une grande banderole sur laquelle on pouvait lire "Edeltrudes dégage", les 200 manifestants ont scandé des slogans contre la corruption au plus haut niveau de l'Etat en marchant vers le palais présidentiel à Luanda.
"Si Monsieur le président ne prend pas la bonne décision (en se séparant de son bras droit) nous les jeunes n'arrêterons pas" de manifester, a déclaré Palu Antonio de Mello, l'un des manifestants âgé de 34 ans. "Les voleurs ne doivent plus rester au pouvoir, le peuple veut être dirigé par des gens honnêtes", a-t-il ajouté.
Le président Lourenço a succédé en 2017 à José Eduardo dos Santos, resté au pouvoir pendant 38 ans et qui l'avait désigné comme son dauphin.
Peu après son arrivée au pouvoir, Joao Lourenço a créé la surprise en lançant une vaste campagne anti-corruption contre les proches de l'ex-président, y compris ses enfants.
En août, son fils José Filomeno dos Santos a été condamné à cinq ans de prison pour avoir détourné des fonds provenant du pétrole du fonds souverain de l'Angola, qu'il a supervisé de 2013 à 2018.
Sa demi-soeur Isabel dos Santos fait l'objet d'une enquête sur une longue liste d'accusations de mauvaise gestion, détournement de fonds et blanchiment d'argent concernant la période où elle administrait la société pétrolière publique Sonangol.