Dans le quartier central de Kaloum, les élèves du secondaire sont sortis des écoles, brandissant cartables et cahiers et chantant des slogans tels que "Nous voulons nos profs" ou "Sans nos profs, pas de cours", a constaté un correspondant de l'AFP.
Lancé le 13 novembre, la grève des enseignants a déjà fait deux victimes: des adolescents de 15 et 17 ans tués par balles lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
Le leader des grévistes, Aboubacar Soumah, a démenti lundi avoir appelé à une reprise du travail. "Tant que vous ne m'entendez pas appeler à la fin du mouvement, je vous prie de tenir bon", a déclaré M. Soumah, qui vit caché depuis le début de la grève.
Le dirigeant syndical, qualifié de "rebelle" par les autorités, s'exprimait sur une radio locale, qui a bravé les injonctions du président Alpha Condé, qui a interdit aux médias de relayer ses messages sous peine de fermeture.
Lors de la manifestation, des élèves du secondaire ont tenté d'approcher le palais du Président et les bureaux du Premier ministre, où ils ont été refoulés par les forces de l'ordre.
Arrachant de nombreuses affiches à l'effigie d'Alpha Condé, ils ont lancé des messages hostiles au président - "Alpha zéro, Alpha incapable, Alpha dehors..." - et à son ministre de l'Education nationale, Ibrahima Kalil Konaté. Ils ont été dispersés par des membres de la Compagnie mobile d'intervention et de sécurité (CMIS) à l'aide de matraques.
Dans les quartiers de Hamdallaye et Bambéto, où des manifestations se sont également déroulées, les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour tenter de ramener le calme.
Dans une déclaration commune, sept centrales syndicales, dont l'Organisation nationale des syndicats libres de Guinée (ONSLG) et l'Union démocratique des travailleurs de Guinée (UDTG), ont apporté dimanche leur soutien aux syndicalistes de l'éducation en grève et protesté contre la "mise à prix de la tête" de leur leader.
"Toute arrestation ou sanctions à l'égard de nos camarades enseignants grévistes par l'administration scolaire équivaudrait au déclenchement d'une grève générale et illimitée sur toute l'étendue du territoire nationale", ont-elles averti.
Avec AFP