La coalition de l'opposition, regroupement de 14 partis politiques, organise des marches quasi hebdomadaires qui rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de manifestants depuis début septembre, pour protester contre l'accaparement du pouvoir par une seule famille depuis plus de 50 ans.
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Faure Gnassingbé a succédé en 2005 à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.
Partis de trois points de rassemblement, les manifestants ont sillonné des artères de la capitale, scandant des slogans hostiles au gouvernement, avant d'assister à un meeting en bord de mer.
La manifestation, bien encadrée par des forces de l'ordre, s'est déroulée dans le calme.
"La particularité de la marche de ce jour (samedi), c'est qu'elle se déroule un 13 janvier, une date funeste qui symbolise l'élan brisé d'un pays. C'est à cette date que la violence, le mensonge... ont fait leur entrée dans l'histoire politique de notre pays", a déclaré à l'AFP Jean Pierre Fabre, chef de file de l'opposition.
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Sylvanus Olympio, le premier président du Togo, a été assassiné le 13 janvier 1963 dans un coup d'Etat.
"Heureusement que ce peuple qui a courbé l'échine, a redressé la tête et lutte pour la reprise en main de son destin. Et nous sommes certains que la victoire est imminente", a indiqué M. Fabre, avant d'ajouter : "La mobilisation doit continuer".
Dans le même temps, l'Union pour la République (Unir, au pouvoir) a également drainé des milliers de ses militants et sympathisants dans les rues de sept villes de l'intérieur du pays: Dapaong, Kara, Bassar, Tchamba, Sotouboua, Atakpamé et Tsévié.
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"Il s'agit des marches pour la paix. Ces marches visent aussi à soutenir les actions du chef de l'Etat. A Lomé, nous n'avons organisé que des festivals de danses traditionnelles à trois endroits différents", a déclaré à l'AFP Aklesso Atcholé, secrétaire exécutif du parti au pouvoir.
Dans une déclaration rendue publique, le parti au pouvoir a invité ses militantes à "soutenir fermement le président de la République" et appelé "toutes les togolais à s'engager à ses côtés pour relever les défis de cette année 2018".
La coalition de l'opposition a de son côté, appelé à une marche des femmes le 20 janvier à Lomé.
Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, inquiets de l'instabilité que peut engendrer la crise togolaise, ont appelé le pouvoir et l'opposition au dialogue, sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé.
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Le dialogue annoncé depuis début novembre par le gouvernement peine à démarrer. Aucune date n'a été fixée.
L'opposition exige des "mesures d'apaisement", notamment la libération de manifestants toujours détenus et le retrait des forces de sécurité dans le nord du pays, avant le début de ce dialogue.
"Une délégation de la coalition de l'opposition se rendra à Accra et à Conakry lundi et mardi, sur un invitation des présidents ghanéen et guinéen", a indiqué à l'AFP M. Fabre.
Avec AFP