Le gouvernement a entamé la veille des "consultations" avec différents partis politiques en vue de la tenue d'un dialogue réclamée par la communauté internationale - dont la date n'a toujours pas été fixée.
Mais la principale coalition d'opposition, composée de 14 partis, a décidé de boycotter ces discussions qui se déroulent à huis clos à la Primature et de maintenir son appel à manifester, comme elle le fait quasiment chaque semaine. D'autres mobilisations sont prévues jeudi et samedi.
Elle reproche notamment au gouvernement de vouloir être juge et partie en organisant des rencontres, alors que plusieurs médiations internationales sont parallèlement en cours, notamment via les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé.
"On ne peut pas être partie aux négociations et prendre des initiatives. C'est la volonté de faire du dilatoire", a déclaré à l'AFP durant la marche le chef de file de l'opposition, Jean-Pierre Fabre.
"La mobilisation continue jusqu'à satisfaction de nos revendications", a-t-il martelé: "le retour à la Constitution de 1992", qui prévoyait une limitation à deux mandats présidentiels, et "le départ (du président) Faure Gnassingbé".
L'opposition organise des marches quasi hebdomadaires qui rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de manifestants depuis début septembre pour protester contre l'accaparement du pouvoir par une seule famille depuis plus de 50 ans. Faure Gnassingbé a succédé en 2005 à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.
Pour Jacques Fantogla, un imprimeur qui participait à la manifestation, les leaders de l'opposition "ont bien agi en boycottant les consultations. Ils ont évité d'accompagner le gouvernement dans sa volonté de mettre en veilleuse les deux médiations. Le dialogue doit être conduit par la médiation".
"Ces consultations n'ont aucun sens (...) Cette fois-ci tout se passera en présence des médiateurs. C'est fini le temps de la roublardise. Nous n'avons plus confiance en ces gens-là qui gouvernent ce pays", a renchéri Mawuli Houvi, un chauffeur de moto-taxi.
Le gouvernement a promis d'organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais la mesure prévue n'étant pas rétroactive, elle permettrait à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.
Avec AFP