Le condamné à mort, Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir - également identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed - un musulman âgé d'une trentaine d'années, est détenu depuis le 2 janvier 2014 pour un article sur Internet considéré comme blasphématoire envers le prophète de l'islam.
En première instance, la Cour criminelle de Nouadhibou (nord-est de la Mauritanie) l'avait reconnu coupable d'apostasie et condamné à mort le 24 décembre 2014. Un verdict favorablement accueilli alors par l'opinion mauritanienne: l'annonce de la sentence avait été saluée par des manifestations de joie à Nouadhibou et à Nouakchott.
Saisie d'un recours de la défense, la Cour d'appel de Nouadhibou a confirmé le 21 avril dernier la peine de mort à son encontre mais en requalifiant les faits en "mécréance", une accusation moins lourde prenant en compte son repentir. Elle a renvoyé son dossier à la Cour suprême.
La chambre correctionnelle de la Cour suprême doit examiner mardi le dossier de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, a affirmé dimanche à l'AFP l'avocate du blogueur, Fatimata Mbaye.
L'institution doit "constater la sincérité de son repentir", a-t-elle dit, sans plus de détails.
Dans un communiqué publié dimanche, le Forum des oulémas et imams pour la défense du prophète de l'islam, créé en 2014, a appelé au maintien de la peine de mort à son encontre.
"Eu égard aux textes existants, nous donnons notre fatwa (avis religieux) que Ould Mkheitir doit être tué pour mécréance et apostasie, sans acceptation de son repentir", déclare ce collectif de chefs religieux musulmans.
Selon des spécialistes judiciaires, la Cour suprême peut, soit confirmer la peine de mort contre l'accusé en dernier ressort, soit accepter son repentir et renvoyer le dossier devant une Cour de renvoi avec "des recommandations" à suivre.
Elle peut enfin annuler toute la procédure et demander au procureur de la République de lui transmettre directement le dossier pour suivre une procédure "normale" de repentir qui peut conduire à la libération du jeune blogueur, a-t-on indiqué.
Avec AFP