"Les Etats-Unis remercient le gouvernement de Mauritanie pour son geste humanitaire et sa volonté de soutenir les efforts américains pour fermer le centre de détention de Guantanamo", a déclaré le Pentagone dans un communiqué.
Après ce transfert, il reste 60 détenus dans cette prison ouverte à Cuba après les attentats du 11 Septembre 2001 pour y regrouper les prisonniers de la "guerre contre le terrorisme" du président George W. Bush.
Une source de sécurité mauritanienne avait annoncé dans un premier temps la libération de Mohamedou Ould Slahi à l'AFP à Nouakchott peu après son arrivée.
"Il ne sera pas tout de suite libre de ses mouvements mais il devra être interrogé par les services de sécurité avant d'être relâché et ramené aux siens", a indiqué cette source sous le couvert de l'anonymat.
L'agence mauritanienne d'information (AMI, officielle) a confirmé le transfert de l'ex-détenu en début de soirée, affirmant que "la libération de ce citoyen est le fruit d’efforts diplomatiques fournis aux plus hauts niveaux, des années durant, par les autorités mauritaniennes".
Mohamedou Ould Slahi, 45 ans, était détenu à Guantanamo sans procès depuis août 2002.
Arrêté en 2001 en Mauritanie, il avait été successivement emprisonné en Jordanie et en Afghanistan, avant d'arriver à Guantanamo, dans ce qu'il a appelé dans son livre une "tournée mondiale de la torture et de l'humiliation".
Dans "Guantanamo Diary" ("Carnets de Guantanamo"), publié il y a près de deux ans, il raconte comment il a été torturé et poussé à de faux aveux.
Il avait ainsi faussement affirmé avoir planifié un attentat contre la tour CNN de Toronto (Canada), pour faire cesser les souffrances qui lui étaient infligées.
Les autorités américaines l'accusaient d'être un membre d'Al-Qaïda, ayant participé à la "cellule de Hambourg" (Allemagne), liée aux attentats du 11-Septembre.
Présenté comme le premier livre publié à avoir été écrit par un homme toujours détenu à Guantanamo, l'ouvrage a subi de très nombreuses retouches avant sa parution.
En janvier 2015, le quotidien britannique The Guardian, qui en avait publié de larges extraits en avant-première, indiquait que les éditeurs espéraient pouvoir publier une version non expurgée une fois son auteur libéré.
Avant Mohamedou Ould Slahi, un autre Mauritanien, Ahmed Ould Abdel Aziz, avait été libéré en octobre 2015 après avoir passé 13 ans à Guantanamo.
Le président américain Barack Obama, successeur de George W. Bush, s'était engagé à fermer ce camp de prisonniers, devenu un argument de recrutement et de propagande pour les jihadistes.
Mais il est en passe de perdre son pari, faute d'avoir trouvé un compromis avec le Congrès pour un futur lieu de détention pour les détenus jugés non libérables.
Il a néanmoins considérablement vidé Guantanamo, qui comptait 242 détenus, soit quatre fois plus, lors de son investiture en janvier 2009.
Avec AFP