Ils étaient en grève de la faim depuis lundi pour protester contre les "mauvais traitements".
"Les trois hommes ont mis fin ce jeudi à leur grève de la faim en contrepartie de l'amélioration de leurs conditions carcérales", a affirmé à l'AFP Hammady Ould Lehbouss, porte-parole de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste.
Selon des sources pénitentiaires contactées jeudi par l'AFP, les trois prisonniers, condamnés le 15 janvier à une peine de deux ans ferme, ont obtenu l'engagement des autorités de mettre à leur disposition un téléphone pour contacter leurs proches et d'accorder aux familles un droit de visite trois jours dans la semaine.
Les autorités devraient également leur permettre de faire du sport et transférer leur dossier pour un jugement en appel à Nouakchott, selon les mêmes sources.
Les trois prisonniers, tous membres de l'IRA, sont Biram Ould Dah Ould Abeid, président de cette ONG et candidat à l'élection présidentielle de juin 2014, Brahim Ould Bilal Ramdane, et Djiby Sow. Ils attendent leur jugement en appel dont la date n'est pas encore fixée.
Ils avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Rosso (sud) pour notamment "appartenance à une organisation non reconnue" avant d'être transférés à Aleg (centre).
Trois autres militants de l'IRA, inculpés pour les mêmes motifs, sont depuis le 5 février en procès devant le tribunal de Nouakchott qui doit prononcer le jugement le 12 mars, a indiqué jeudi à l'AFP une source judiciaire.
Le parquet a requis trois ans de prison ferme contre ces trois prévenus et une amende de près de 1.300 euros pour chacun.
L'esclavage a officiellement été aboli en 1981 en Mauritanie. Depuis 2007, les personnes reconnues coupables d'esclavagisme y encourent des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison mais, selon des ONG, le phénomène et les pratiques qui y sont liées perdurent néanmoins.
VOA/AFP