Le projet soumis par le gouvernement "a été adopté par la majorité des 147 députés présents", "121 ont voté en faveur du texte, 19 contre", a affirmé Mohamed Ould Beilil, président de l'Assemblée nationale, dominée par le parti présidentiel.
L'opposition radicale, représentée par le Forum national pour l'unité et la démocratie (FNDU), formé d'une quinzaine de partis, a voté contre le projet de loi après avoir mené une campagne contre son adoption.
Le texte approuvé jeudi par les députés, qui modifie la Constitution en vigueur depuis 1991, prévoit notamment une suppression du Sénat, remplacé par des Conseils régionaux, et un changement du drapeau national.
Deux bandes rouges, symbolisant le sang versé par les "martyrs de la résistance", seront ajoutées au croissant et à l'étoile jaunes sur fond vert figurant déjà sur ce drapeau.
Le texte prévoit aussi la suppression de la Haute Cour de Justice, du médiateur de la République et du Haut Conseil islamique.
Il doit ensuite être soumis au Sénat pour adoption, à une date qui n'a pas été indiquée. S'il est adopté par chacune des deux chambres du Parlement à la majorité des deux tiers, le texte doit être soumis à un congrès parlementaire. Le pouvoir est largement majoritaire dans les chambres.
Deux amendements au projet déposés jeudi, par une députée de l'opposition modérée, Malouma Mint Bilal, pour un maintien de l'actuel drapeau national et de la Haute Cour de justice, ont été rejetés.
Les députés de la majorité ont vivement acclamé l'adoption du texte, se donnant des accolades à l'issue du vote à bulletin secret.
L'opposition radicale a tenté mardi d'organiser un rassemblement devant l'Assemblée nationale mais ses militants, qui portaient des pancartes dénonçant un "tripatouillage" de la Constitution, ont été dispersés par la police.
Le FNDU a dénoncé dans un communiqué "une répression aveugle" sur ses militants dont certains ont été, selon lui, blessés.
Le Parlement avait entamé le 22 février à Nouakchott la session extraordinaire consacrée essentiellement à l'examen de modifications de la Constitution.
Ces amendements avaient été arrêtés lors d'un dialogue entre le pouvoir et l'opposition dite modérée en septembre-octobre 2016.
Avec AFP