"Nous demandons au Sénat de rejeter cette révision et de refuser de signer son propre arrêt de mort", a lancé Moussa Fall, le président du Forum national pour l'unité et la démocratie (FNDU) co-organisateur de la marche avec d'autres partis d'opposition.
"Les sénateurs doivent nous permettre de relever la tête, de rejeter la mascarade confortement à la volonté du peuple ici présent", a ajouté le président du FNDU, reprochant au texte constitutionnel proposé de "s'attaquer à nos valeurs et nos symboles, comme le drapeau national".
"Ils doivent se refuser de signer leur arrêt de mort en apportant eux-mêmes l'arme de leur assassinat", a-t-il insisté.
Le Sénat doit entamer lundi l'examen du projet de révision après son adoption jeudi à une écrasante majorité par l'Assemblée nationale.
La Haute chambre (56 sénateurs) du Parlement était agitée par une fronde de parlementaires hostiles au projet, mais le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui y dispose d'une majorité confortable a mené campagne auprès de ses soutiens pour les convaincre de l'intérêt de son projet.
Le président a notamment reçu ces derniers jours les sénateurs les plus hostiles, suscitant les critiques de l'opposition qui a dénoncé dans un communiqué "l'intrusion de l'exécutif dans le domaine du législatif".
Pour nombre d'observateurs, la situation reste toujours incertaine, même si du côté du pouvoir on affirme que "tout le monde est rentré dans le rang", a indiqué à l'AFP une source au sein du parti au pouvoir.
Le texte modifie la Constitution en vigueur depuis 1991 et prévoit notamment la suppression du Sénat, remplacé par des Conseils régionaux, et un changement de drapeau national.
Il prévoit aussi la suppression de la Haute Cour de Justice, du médiateur de la République et du Haut Conseil islamique.
S'il est adopté par chacune des deux chambres du Parlement à la majorité des deux tiers, le texte doit être soumis à un congrès parlementaire.
Ces amendements avaient été arrêtés lors d'un dialogue entre le pouvoir et l'opposition dite modérée en septembre-octobre 2016.
Avec AFP