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Menace de blocage des ports aux migrants: Bruxelles appelle Rome au dialogue


Des migrants attendent pour descendre du bateau de la Royal Navy Ship HMS Enterprise dans un port sicilien, Italie, le 23 octobre 2016.
Des migrants attendent pour descendre du bateau de la Royal Navy Ship HMS Enterprise dans un port sicilien, Italie, le 23 octobre 2016.

La Commission européenne a appelé jeudi l'Italie, qui a menacé de bloquer l'entrée de ses ports à certains bateaux transportant des migrants, à ne rien faire avant d'en avoir discuté avec les autres Etats et les ONG.

Confrontée à des arrivées continues sur ses côtes, l'Italie a menacé mercredi de ne plus accepter l'entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en Méditerranée.

Rome se plaint d'être livrée à elle-même face à la crise migratoire, et appelle ses partenaires européens à davantage de solidarité. Le pays a enregistré depuis le début de l'année plus de 73.300 arrivées de migrants, en provenance de Libye pour la plupart.

"Nous comprenons les inquiétudes de l'Italie et nous soutenons son appel à un changement de la situation", a déclaré jeudi une porte-parole de la Commission, Natasha Bertaud.

Mais "tout changement de politique devrait d'abord être discuté avec les autres Etats membres et aussi communiqué correctement aux ONG qui utilisent ces bateaux pour qu'elles aient le temps de se préparer", a-t-elle ajouté.

Plus de 10.200 migrants ont été secourus entre dimanche et mardi au large de la Libye. Les garde-côtes italiens coordonnent ces opérations de sauvetage, mais de nombreux bateaux étrangers, y compris plusieurs affrétés par des ONG, y participent.

Les migrants sont ensuite transportés vers des ports italiens où ils sont hébergés dans des centres d'accueil dont la capacité est saturée.

'Contribution concrète'

L'ONG SOS Méditerranée s'est dite consciente que "l'Italie est en première ligne depuis trop longtemps de la tragédie humanitaire" en Méditerranée centrale.

Mais "nous pensons que fermer les ports aux personnes qui cherchent un refuge en fuyant la guerre, la violence et la pauvreté, ne peut pas être une solution", a-t-elle réagi dans un communiqué, estimant que les ONG n'étaient "ni la cause ni la solution de cette crise humanitaire".

Le Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, a appelé de son côté jeudi les autres pays de l'UE à apporter une "contribution concrète" pour aider Rome, après une rencontre avec d'autres responsables européens à Berlin.

"Nous avons internationalisé les opérations de recherche et de sauvetage, mais l'accueil reste pour un seul pays", a-t-il relevé, soulignant que l'Italie était confrontée "à des chiffres croissants qui pourraient avoir un impact grave sur notre système d'accueil".

"Cela met notre pays sous pression mais nous respecterons nos engagements humanitaires et légaux", a-t-il toutefois assuré.

La Commission a suggéré que les préoccupations de Rome fassent l'objet d'une discussion approfondie entre les 28 lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur prévue le 6 juillet à Tallinn, en Estonie.

"Nous sommes prêts à augmenter notre soutien à l'Italie, notamment par une assistance financière supplémentaire substantielle", a dit la porte-parole.

Elle a ajouté que la Commission rappellerait "tous les Etats membres à leur promesse de redoubler d'efforts" face à la situation en Méditerranée centrale, redevenue la principale route migratoire vers l'Europe.

"Nous soutiendrons l'Italie dans les discussions sur la coopération régionale en matière de débarquements", a-t-elle précisé.

Avec AFP

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