Modifier le statut "historique" de Jérusalem entraînerait "une grande catastrophe" et "mettrait fin au processus de paix", a déclaré le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag lors d'une conférence de presse.
Une telle décision par l'administration américaine "ouvrirait la voie à de nouveaux affrontements, à de nouvelles disputes, à davantage d'instabilité dans la région, à des événements imprévisibles", a-t-il dit.
"Cette mesure n'aurait aucun avantage pour Israël, aucun avantage pour d'autres pays ou pour la région. Prendre cette mesure qui n'a rien d'avantageux ne servirait à rien d'autre qu'à risquer d'entraîner la région sur la voie d'une nouvelle catastrophe", a insisté M. Bozdag.
Lors d'un forum organisé à Washington, Jared Kushner, gendre et proche conseiller du président américain, a annoncé dimanche que Donald Trump mettait la dernière main à sa décision sur un éventuel déménagement de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem.
Théoriquement, selon le département d'Etat américain, M. Trump doit décider lundi s'il renouvelle --comme l'ont fait chaque six mois tous ses prédécesseurs et lui-même en juin-- une clause dérogatoire à la loi qui impose, depuis 1995, d'installer l'ambassade à Jérusalem. Ou alors s'il donne son feu vert à ce déménagement, comme il l'a promis durant sa campagne.
Israël considère la Ville sainte comme sa capitale "éternelle et réunifiée", mais les Palestiniens estiment que Jérusalem-Est doit être la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
La communauté internationale n'a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël ni l'annexion de sa partie orientale occupée en 1967.
Lors d'un entretien téléphonique dimanche avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, le président turc Recep Tayyip Erdogan a insisté sur la nécessité de la création d'un Etat palestinien indépendant "avec Jérusalem-Est comme capitale".
Fervent défenseur des Palestiniens, le président turc a normalisé les relations de son pays avec Israël en 2016, après une crise déclenchée en 2010 par un raid israélien meurtrier contre un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus israélien de la bande de Gaza.
En dépit de cette normalisation, la Turquie critique régulièrement la politique israélienne à l'égard des Palestiniens et élève particulièrement la voix lorsque des violences se produisent autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam.
Avec AFP